mardi 23 décembre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXXI)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXXI)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Après quatre mois de rude convalescence,
Je guéris enfin, mais des coups la puissance
Laissa les cicatrices gravées éternellement
Sur mon corps, et vous les vîtes inopinément.
Je voulus retourner à ma première demeure,
Mais je vis des ruines comme celles que nos poètes pleurent
A sa place, et je vis avec ébahissement
Que mon mari, qui la fit raser bassement,
Fit aussi, avec rage, raser la rue entière.
Je contemplai, éblouie, cette vengeance altière,
Et sus que nul ne me restituerait mon bien,
Car contre un tel pouvoir personne ne pourrait rien.
Triste et de toutes choses désormais dépourvue,
Je partis, me cachant pour ne point être vue.
Les larmes aux yeux et l’amertume au cœur,
J’implorai le secours de Zobéide ma sœur
Et lui fis le récit de ma sombre disgrâce.
« Dans mon cœur et dans ma maison il y a une place
Pour vous, chère sœur. Me dit-elle. Votre récit
M’afflige comme vous, mais ce monde est fait ainsi,
Il nous prend notre joie, et le destin tragique
Raille nos souhaits et notre vaine logique,
Il nous ravit nos biens, nos amis, nos amants,
Et seul le vain souvenir de nos moments charmants
En reste, éternel à la fois et éphémère. »
Et elle me raconta son histoire amère,
La jalousie de ses sœurs, de la fée le sort,
Et du prince qu’elle chérissait l’affreuse mort.
Elle me présenta aussi ma cadette,
Et toutes trois rassemblées dans sa demeure douillette,
Nous remerciâmes Dieu, et d’un commun accord
Résolûmes de vivre heureuses et sans remords,
Libres et sans chercher la compagnie des hommes.
Trois calenders vinrent. Ils nous parurent de bonnes âmes,
Nous les reçûmes, mais nous leur fîmes faire un serment,
Et trois marchands, après eux, vinrent au même moment
Et nous firent eux aussi la même promesse.
Nous fûmes, seigneur, leurs bienveillantes hôtesses,
Mais ils oublièrent leurs serments. Pour les punir,
Nous exigeâmes d’eux, avant de les bannir,
De nous raconter, comme à vous, leurs histoires.
Ils partirent ensuite dans les ténèbres noires. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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