samedi 20 décembre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXX)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXX)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Voyant que l’esclave demeurait interdit,
Mon mari étonné lui cria : « Frappe, maudit !
Qu’est-ce que tu attends pour obéir à ton maître ?
Veux-tu périr avec elle, sombre traître ?
Si tel est ton souhait, je veux bien l’exaucer. »
Brandissant son sabre par la peur rehaussé,
Il me dit : « Madame, en un moment la vie
Par un coup de ce sabre-là vous sera ravie.
Ce sera rapide, vous n’allez point souffrir.
Qu’avez-vous à dire avant que de mourir ? »
Je soulevai la tête, et d’une voix douce
Je dis à mon époux : « L’amour vous courrouce,
Mais je ne vous fus point infidèle. Je meurs
Jeune encore, hélas ! » Mais mes soupirs et mes pleurs
N’attendrirent point mon mari, dur comme les roches.
Il se mit, au contraire, à me faire des reproches
Et à m’injurier. « Femme, je ne veux plus te voir !
S’écria-t-il. Et toi, esclave, fais ton devoir. »
Au moment où du sabre la mortelle cicatrice
Allait s’imprimer sur mon cou, la nourrice
De mon époux, la vieille dame qui m’escorta,
Entra et à ses pieds aussitôt se jeta
En l’implorant ainsi : « Mon fils, je vous conjure,
Je vous prie d’épargner cette femme impure !
Sire, je vous ai bercé, nourri et élevé,
Et dans mes bras aimants vous avez tant rêvé ;
Si vous tuez cette femme qui vous était chérie,
Votre réputation s’en trouvera flétrie,
On ne se souviendra que de votre courroux
Et de la sanglante fureur d’un homme jaloux.
Épargnez-les, seigneur, au nom de mes prières. »
Ces paroles éplorées adoucirent la colère
De mon mari. A sa nourrice il dit : « Hé bien !
Pour l’amour de vous, sa vie ne risque plus rien,
Mais je veux qu’elle porte les marques immuables,
Jusqu’à son trépas, de son crime effroyable. »
A ces mots un esclave, en lui obéissant,
M’assena sur tout le corps des coups si puissants,
A l’aide d’une canne, d’une manière si violente,
Qu’elle enleva des pans de ma chair sanglante.
Je perdis connaissance et tombai avec bruit.
Quand je me réveillai, comme un putride fruit,
Mon époux ordonna aux mêmes esclaves
De me porter tout à l’heure, inconsciente épave,
A une maison où la vieille m’accompagna
Et pendant plusieurs mois doucement me soigna.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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