HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Voyant que
l’esclave demeurait interdit,
Mon mari étonné
lui cria : « Frappe, maudit !
Qu’est-ce que tu
attends pour obéir à ton maître ?
Veux-tu périr
avec elle, sombre traître ?
Si tel est ton
souhait, je veux bien l’exaucer. »
Brandissant son
sabre par la peur rehaussé,
Il me
dit : « Madame, en un moment la vie
Par un coup de
ce sabre-là vous sera ravie.
Ce sera rapide,
vous n’allez point souffrir.
Qu’avez-vous à
dire avant que de mourir ? »
Je soulevai la
tête, et d’une voix douce
Je dis à mon
époux : « L’amour vous courrouce,
Mais je ne vous
fus point infidèle. Je meurs
Jeune encore,
hélas ! » Mais mes soupirs et mes pleurs
N’attendrirent
point mon mari, dur comme les roches.
Il se mit, au
contraire, à me faire des reproches
Et à m’injurier.
« Femme, je ne veux plus te voir !
S’écria-t-il. Et
toi, esclave, fais ton devoir. »
Au moment où du
sabre la mortelle cicatrice
Allait
s’imprimer sur mon cou, la nourrice
De mon époux, la
vieille dame qui m’escorta,
Entra et à ses
pieds aussitôt se jeta
En l’implorant
ainsi : « Mon fils, je vous conjure,
Je vous prie d’épargner
cette femme impure !
Sire, je vous ai
bercé, nourri et élevé,
Et dans mes bras
aimants vous avez tant rêvé ;
Si vous tuez
cette femme qui vous était chérie,
Votre réputation
s’en trouvera flétrie,
On ne se
souviendra que de votre courroux
Et de la
sanglante fureur d’un homme jaloux.
Épargnez-les,
seigneur, au nom de mes prières. »
Ces paroles
éplorées adoucirent la colère
De mon mari. A
sa nourrice il dit : « Hé bien !
Pour l’amour de
vous, sa vie ne risque plus rien,
Mais je veux qu’elle
porte les marques immuables,
Jusqu’à son
trépas, de son crime effroyable. »
A ces mots un
esclave, en lui obéissant,
M’assena sur
tout le corps des coups si puissants,
A l’aide d’une
canne, d’une manière si violente,
Qu’elle enleva des
pans de ma chair sanglante.
Je perdis
connaissance et tombai avec bruit.
Quand je me
réveillai, comme un putride fruit,
Mon époux
ordonna aux mêmes esclaves
De me porter
tout à l’heure, inconsciente épave,
A une maison où
la vieille m’accompagna
Et pendant
plusieurs mois doucement me soigna.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
samedi 20 décembre 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXX)
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