jeudi 25 décembre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXXII)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXXII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Le calife entendit avec admiration
Ce récit, et avant la libération
Des trois dames, empli de compassion pour elles
Et pour les calenders aux destinées cruelles,
Il dit à Zobéide : « Madame, je veux savoir
Où demeure cette fée qui est venue vous voir.
C’est assez punir vos sœurs. Rompons ce charme
Afin de leur rendre leur première forme. »
Zobéide répondit : « Commandeur des croyants,
J’ai oublié de vous dire, en vous voyant,
Car j’étais effrayée, que cette fée sorcière,
Quand de la revoir je lui fis la prière,
Me mit entre les mains un paquet de cheveux
En me disant : « Je peux venir quand tu le veux,
Et pour que j’apparaisse, il suffit que tu brûles
Deux cheveux, fussé-je aux colonnes d’Hercule. »
« Madame, reprit Haroun, avez-vous ce paquet ? »
« Depuis qu’elles furent changées, jamais je ne manquai,
Dit Zobéide, en toutes circonstances,
De le porter partout avec la même constance. »
Quand elle le tira, on apporta du feu,
Et Zobéide, après avoir songé un peu,
Mit tout le paquet de cheveux sur la flamme.
Belle et habillée comme une majestueuse dame,
La fée apparut en ébranlant le palais.
Elle dit au calife : « Puisque cela vous plait,
Je rendrai aux deux sœurs, pourtant criminelles,
Quand vous me l’ordonnerez, leurs figures naturelles. »
Le calife dit : « En effet, c’est mon désir.
Mais si vous voulez me faire un plus grand plaisir,
Nommez-moi ce barbare dont la fureur jalouse
Priva de tous ses biens sa malheureuse épouse
Et la traita avec une noire sévérité
En osant braver sans peur mon autorité. »
La fée répliqua : « Sire, toute ma puissance
Est à votre service. De mon obéissance
Soyez assuré, mais permettez que d’abord
Je rende à ces deux sœurs, respectant notre accord,
Leur figure humaine. Puis je rendrai service
A cette dame, qui n’aura plus de cicatrices.
Je vous dirai enfin le nom de son époux
Qui la châtia ainsi car il était jaloux. »
La fée accomplit ces incroyables prouesses
Et dit au calife : « Maintenant, que votre altesse
Sache que l’époux par sa fureur entraîné,
Est le prince Amin, qui est votre fils aîné.
Excusez sa colère que vous pouvez comprendre,
Son épouse aurait dû, au lieu de le confondre,
Lui dire la vérité et dire son repentir
Et ne point, au sujet du marchand, lui mentir. »
Et la bonne fée, en achevant ces paroles,
S’envola comme une hirondelle s’envole,
En saluant Haroun, ébloui de ces changements.
Il fit des actions dont il fut parlé largement,
Il rendit à son fils à l’humeur jalouse,
Après qu’elle s’excusa, sa charmante épouse,
Prit Zobéide pour femme, et aux trois calenders
Maria les trois autres sœurs aux cœurs bien amers
Et leur fit bâtir, à Bagdad, pour récompense,
Car ils étaient fils de rois, trois palais immenses.

[FIN DE L'HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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