dimanche 29 juin 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XLIV)


Histoire de trois calenders, fils de rois, et de   cinq dames de bagdad (partie XLIV)


Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Ce discours du pilote augmenta nos alarmes
Et tout l’équipage fut ému de ses larmes,
Je me préparais moi-même à une sombre mort
Qui déjà emplissait mon âme de remords,
Mais tous, malgré cette noire certitude,
Voulaient se préparer à un trépas rude
Et se firent les uns des autres héritiers
Pour que ceux de nous qui demeureraient entiers
Héritassent, après eux, de leurs fortunes.
Nous ne dormîmes point et contemplions la lune
Et les flots ténébreux, en priant le Seigneur.
Quand l’aube, le lendemain, nous montra ses lueurs,
Nous vîmes devant nous la montagne noire
Et dont nous connaissions l’affreuse histoire,
Elle nous parut terrible, nous poussâmes des cris
Quand ce que le pilote pâle nous avait décrit
Arriva bel et bien ; nos clous s’envolèrent
Et tous nos ferrements, et sur le mont se collèrent
Avec un horrible bruit qui nous affola.
Nos vaisseaux s’entrouvrirent, la mer les immola
Et elle était si haute que tout notre équipage
Se noya, victime de sa fatale rage,
Mais Dieu eut pitié de moi, et il me permit
De me saisir à une planche flottant parmi
Les débris des vaisseaux et par le vent poussée
Au pied du sinistre mont. Mon âme lassée
Attendait la mort, mais nul mal ne m’arriva
Et dans l’heureux endroit que ma planche trouva
Il y avait des degrés pour trouver la cime.
Je remerciai notre bon Dieu magnanime
Dont j’invoquai le nom en en prenant l’escalier
De ce mont difficile et inhospitalier.
Du vent je craignais les farouches caresses
Et je tremblais comme un vaisseau en détresse
Que la tempête ronge avec sa furieuse dent.
Malgré les périls, je parvins sans accident
Jusqu’au sommet, et las, j’entrai sous le dôme
Où je louai les grâces du maître des hommes ;
J’étais fort fatigué et dormis rapidement,
Pendant mon sommeil, un vieillard vint et doucement
Me dit d’une voix auguste et emplie de mystère :
« Agib, à ton réveil, creuse sous tes pieds la terre,
Tu trouveras un arc de bronze et trois flèches de plomb,
Tire aussitôt trois de ces flèches au talon
Du sombre cavalier que tu verras paraître
Pour débarrasser le genre humain de ce traître,
Cela fait, jusqu’au dôme l’océan montera,
Un mystérieux marin que tu rencontreras
Viendra en une chaloupe en tenant une rame.
Monte et tu reviendras sauf à ton royaume
Si tu évites, pendant les dix jours silencieux,
De prononcer devant lui le saint nom de Dieu. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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