lundi 23 juin 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XLIII)



Histoire de trois calenders, fils de rois, et de   cinq dames de bagdad (partie XLIII)


Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Nous passâmes dix jours à courir les ondes
Et espérions bientôt quitter la mer profonde
Dont nous étions las, et retrouver mes états.
Soudain mon pilote fatigué s’arrêta
En nous disant qu’il ne sait pas où nous sommes.
L’effroi me gagna et gagna tous ses hommes
Et de trembler ainsi nous avions bien raison
Car nous vîmes la mer, plate comme l’horizon,
Paisible pourtant et pourtant monotone,
Sous un soleil radieux et beau qui rayonne,
Qui s’étendait  devant nous et nous faisait peur.
Nous vîmes tout à coup une grande noirceur ;
Le pilote effrayé changea de visage,
Et bien qu’il fût un homme fort brave et fort sage,
Jeta sur le tillac d’une main son turban,
Se frappa de l’autre sa tête en tombant
Et s’écria : « Ah ! Sire, un danger redoutable
Nous attend, notre mort est inévitable,
Et je ne puis rien faire pour nous en garantir. »
En disant ces noirs mots, moins pour nous avertir
Que pour nous annoncer notre mort prochaine,
Nous ne pûmes empêcher ce preux capitaine
De pleurer comme une veuve et nous épouvanter.
Quand je lui demandai doucement de nous conter
De quoi son âme était ainsi effrayée,
Il dit : « La tempête que nous avons essuyée
De notre route nous a tellement égarés,
Qu’à la mort nous devons maintenant nous préparer.
Cette forme est en effet une montagne noire
Qui –j’en suis certain et il faut me croire–
N’est autre qu’une grande et fatale mine d’aimant.
Elle attire notre flotte en ce moment,
Et quand nous en serons demain assez proches,
La force de l’aimant qui ressemble à une roche
Sera si violente que tous nos ferrements
Et nos clous s’envoleront. Il faut que sincèrement
Nous priions Dieu pour le salut de nos âmes
Et de nous sauver des éternelles flammes.
Au sommet de ce mont qui n’a point de fin
Il y a aussi, seigneur, un dôme de bronze fin
Soutenu de colonnes, un cavalier funeste
Y trône éternellement et contemple les restes
Des vaisseaux. Nul homme ne pourra le braver
A cause des symboles talismaniques gravés
Sur sa poitrine, et c’est bien cette sombre statue
Qui cause la perte de toutes les voiles abattues
Que le destin conduit à un trépas certain.
Amis, priez ce soir ; nous mourrons ce matin. »  

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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