jeudi 19 juin 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XLI)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XLI)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Aux cris du sultan, ses officiers accoururent
Ainsi que ses eunuques, et le secoururent.
En leur montrant les deux monceaux de cendres noirs,
Avec une immense tristesse nous leur fîmes voir
Celui qui, quelques heures avant, fut la princesse.
Le pauvre sultan dont la sombre faiblesse
L’empêchait même de se soutenir, affligé,
De s’appuyer sur ses gardes fut obligé
Pour qu’il pût gagner son appartement où, dans l’ombre,
Il s’enferma afin de verser des pleurs sombres
Pour sa fille qui mourut et pour moi et pour lui.
De cet évènement si tragique le bruit
Se répandit dans le palais et dans la ville.
Tous en furent touchés. Les chaumières les plus viles
Et les seigneurs les plus nobles, avec compassion
De leur sultan chéri partagèrent l’affliction.
On jeta au vent les noires cendres du génie
Et fit pendant sept jours maintes cérémonies
Pour honorer la jeune princesse dont on garda
Les cendres dans un vase précieux. On ne tarda
Pas à bâtir un grand et charmant mausolée
Pour cacher les restes de cette belle envolée.
Le chagrin qui rongeait le sultan sans pitié
L’obligea à garder le lit un mois entier,
Il me fit appeler et me parla de la sorte :
« Prince, je suis malade et ma fille est morte,
Me dit-il, et jamais un aussi grand malheur
Ne m’a causé, avant, une telle douleur.
Mais vous êtes venu. Quand je vous vois, je pense
Que ces malheurs sont dus à votre présence
Et que vous êtes la cause de tous mes tourments.
Je veux donc que vous vous retiriez promptement
Sans me montrer votre sinistre visage,
Je périrais si vous restiez davantage
Et je vous crois maudit. Toute ma cour vous traita
Comme un prince ; si vous restez dans mes états,
Je vous traiterai de la manière la plus farouche. »
Mille autres injures me fermèrent la bouche
Quand je voulus parler. Seul et rebuté
Et de tous les gens de la ville évité
Comme un lépreux ou le spectre d’une tombe,
Je me rasai et les sourcils et la barbe
Et prit, madame, cet habit de calender.
Arrivé dans cette ville le cœur amer,
J’y ai rencontré vos sœurs ainsi que mes frères. »
Zobéide dit au calender, belle et fière :
« Allez-vous-en en paix avec ma permission. »
Au troisième calender elle dit : « Votre mission
Est de nous raconter, comme vos frères, votre histoire,
Et vous pourrez partir si nous l’allons croire. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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