dimanche 1 juin 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXXVII)



Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXXVII)
 Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Le sultan surpris me demanda par des gestes
S’il est vrai que cette métamorphose funeste
Fût, comme dit sa fille, l’œuvre d’un sombre esprit.
Avec ma tête je lui dis que oui ; il reprit
En parlant à sa fille : « D’où tenez-vous, ma chère,
Que ce prince est charmé ? » Elle répondit : « Mon père,
Quand j’étais une enfant, sans mon consentement,
Une vieille dame, maitrisant l’art de l’enchantement,
M’a appris soixante règles de sa science.
Je puis, sans même que vous en preniez conscience,
Transporter cette ville au milieu de l’océan
Et tout ce qu’elle contient, sans tarder et céans,
Jusqu’au mont Caucase, et je puis reconnaître
Les personnes charmées en les voyant paraître
Et savoir également qui est leur enchanteur. »
Le sultan s’écria : « Par le grand Créateur !
Je ne te croyais pas à ce point habile,
Ma chère fille, ne restons point immobiles,
Alors que ce jeune prince doit être aidé.
D’après tes dires, je suis persuadé
Que tu peux facilement lui rendre forme humaine.
Je veux aussi, puisque le destin nous l’emmène
Et qu’il semble un digne fils de roi, le choisir
Pour ton époux et pour mon premier vizir. »
La princesse répondit en ployant la tête :
« A vous obéir, mon père, je suis prête,
Et j’exécuterai votre ordre avec plaisir
Puisque tel semble être votre auguste désir. »
Je vis ensuite s’en aller cette belle dame,
Avec un couteau qui avait sur sa lame
Des mots hébreux gravés, elle revint rapidement
Et nous fit descendre, à travers son appartement,
Dans une cour secrète du palais. Sur la terre
Elle décrivit un grand cercle, en antiques caractères
Elle y traça plusieurs mots en arabe ancien
Et s’assura d’abord qu’elle n’oublia rien
Puis se mit au milieu de ce cercle magique
Et récita quelques versets coraniques,
Et, quand elle eut fini, fit des adjurations.
Nous vîmes, avec frayeur et vénération,
L’air s’obscurcir, empli d’une nuit profonde,
Et je vis, horrifié, le génie immonde,
Fils de la fille du chef de la rébellion
Qui m’a transformé en singe, surgir en lion.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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