Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXXV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Je pris la plume,
et avec une belle droiture
J’écrivis six
sortes d’antiques écritures
Et qui
contenaient un distique ou un quatrain
Impromptus et à
la louange du souverain.
Mon œuvre était
tellement belle et excellente
Que la surprise
des marchands fut violente
En voyant qu’un
singe savait écrire mieux qu’eux
Et plus que tous
ces hommes était talentueux.
Quand j’eus
achevé, les officiers portèrent
Au sultan le
rouleau, et lui racontèrent
L’incroyable
récit du singe prodigieux
Qui étonna
tellement le sultan curieux
Qu’il voulut
prestement contempler mon œuvre.
Il devint plus
surpris, et comme saisi de fièvre,
Ordonna qu’on me
fît venir sans plus tarder.
Le capitaine m’aimait
et voulait me garder,
Mais il
craignait de faire au sultan une offense
Et reçut une si
belle récompense
Qu’il me laissa
partir avec ses officiers.
Je fus revêtu d’une
robe de brocart princier,
Et on me mit sur
le cheval de son altesse
Qui m’emmena
devant lui avec vitesse.
Le sultan m’attendait
avec toute sa cour
Et des princes venus
sur ses ordres en ce jour
Pour me faire
honneur, comme à un roi vénérable.
Je vis également
une foule innombrable
Dont le port,
les rues et les places étaient remplis,
Qui, jalouse ou
curieuse, en me voyant pâlit,
Car on répandit
le bruit dans tout le royaume
Que le sultan n’allait
point nommer un homme
Mais un singe, à
la place de son premier vizir.
Après avoir été
admiré à loisir,
J’arrivai en
grandes pompes devant le trône,
Et pour saluer
le porteur de la couronne
Je baisai,
prosterné, la terre devant lui
Après avoir fait
trois révérences, puis
Me mis sur mon
séant en posture de singe.
Toute l’assemblée
d’un spectacle aussi étrange
S’étonnait, et
ne se lassait point d’admirer
Le plus
intelligent et le plus honoré
Des singes qu’ils
vissent devant eux comparaître.
Plus que toute
la cour, leur bienveillant maître
Qui me
considérait comme un divin présent,
Etait ravi, et
il dit à ses courtisans,
Hormis le chef
de ses eunuques et un esclave,
De le laisser
tout seul avec ce singe brave.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
lundi 26 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXXV)
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