lundi 26 mai 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXXV)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXXV)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Je pris la plume, et avec une belle droiture
J’écrivis six sortes d’antiques écritures
Et qui contenaient un distique ou un quatrain
Impromptus et à la louange du souverain.
Mon œuvre était tellement belle et excellente
Que la surprise des marchands fut violente
En voyant qu’un singe savait écrire mieux qu’eux
Et plus que tous ces hommes était talentueux.
Quand j’eus achevé, les officiers portèrent
Au sultan le rouleau, et lui racontèrent
L’incroyable récit du singe prodigieux
Qui étonna tellement le sultan curieux
Qu’il voulut prestement contempler mon œuvre.
Il devint plus surpris, et comme saisi de fièvre,
Ordonna qu’on me fît venir sans plus tarder.
Le capitaine m’aimait et voulait me garder,
Mais il craignait de faire au sultan une offense
Et reçut une si belle récompense
Qu’il me laissa partir avec ses officiers.
Je fus revêtu d’une robe de brocart princier,
Et on me mit sur le cheval de son altesse
Qui m’emmena devant lui avec vitesse.
Le sultan m’attendait avec toute sa cour
Et des princes venus sur ses ordres en ce jour
Pour me faire honneur, comme à un roi vénérable.
Je vis également une foule innombrable
Dont le port, les rues et les places étaient remplis,
Qui, jalouse ou curieuse, en me voyant pâlit,
Car on répandit le bruit dans tout le royaume
Que le sultan n’allait point nommer un homme
Mais un singe, à la place de son premier vizir.
Après avoir été admiré à loisir,
J’arrivai en grandes pompes devant le trône,
Et pour saluer le porteur de la couronne
Je baisai, prosterné, la terre devant lui
Après avoir fait trois révérences, puis
Me mis sur mon séant en posture de singe.
Toute l’assemblée d’un spectacle aussi étrange
S’étonnait, et ne se lassait point d’admirer
Le plus intelligent et le plus honoré
Des singes qu’ils vissent devant eux comparaître.
Plus que toute la cour, leur bienveillant maître
Qui me considérait comme un divin présent,
Etait ravi, et il dit à ses courtisans,
Hormis le chef de ses eunuques et un esclave,
De le laisser tout seul avec ce singe brave.

[A SUIVRE]



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène


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