vendredi 23 mai 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXXIV)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXXIV)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Devant ces hommes cruels à la mine hautaine,
Pour les toucher et pour toucher leur capitaine,
Je pris la posture d’un malheureux suppliant.
Un marchand, qui était bon et bienveillant,
Fut ému de mes larmes et me prit sous son aile.
Je lui témoignai une gratitude éternelle,
Et il me fit mille caresses, en menaçant
De les punir, ceux qui feraient couler mon sang.
Pendant cinquante jours, un vent bien paisible
Poussa notre vaisseau, sa docile cible,
Et nous fit aborder au bienheureux port
D’une ville peuplée que dorait un soleil fort
Et d’un état prospère était la capitale.
Nous eûmes droit à un accueil des plus mâles,
Une foule de petites voiles nous environna
Et chaque fois un pêcheur souriant se donna
La peine de souhaiter à notre équipage
La bienvenue et un paisible voyage,
Ou simplement de voir des visages étrangers.
Des officiers vinrent à nous. « Nous sommes chargés
De la part du sultan, après votre aventure,
De vous accueillir. De votre écriture,
Nous dirent-ils, daignez écrire sur ce rouleau
Quelques lignes. » Venant à peine de quitter l’eau,
Nous fûmes étonnés de cette demande royale.
Mais l’un des officiers, qui prit la parole,
Nous expliqua qu’à la mort du premier vizir,
Le sultan affligé qui peinait à choisir
Son remplaçant, fit la solennelle promesse
De nommer un homme qui égalait ses prouesses
De scribe, et qui savait écrire aussi bien
Que ce ministre dont le sultan se souvient.
Nul ne put, jusque-là, imiter cet homme.
Tous les marchands sur le bateau où nous fûmes
Ecrivirent ce qu’ils voulurent. Ayant fini,
Je m’avançai devant ces marins réunis
Et je pris promptement le rouleau. Ils poussèrent
De grands cris, et sans doute en ce moment pensèrent
Que j’allais jeter le parchemin à la mer
Ou déchirer avec mes dents ce papier cher.
Ils se rassurèrent fort vite, et s’étonnèrent
De me voir calme et, chose extraordinaire,
De leur faire comprendre à tous que je voulais
Ecrire, avec mes gestes comme si je parlais.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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