Vie de sainte Odile (troisième partie)
Deuxième partie
III
La pauvre enfant
fut donc portée finir ses jours
Dans ce couvent
serein, asile empli d’amour
Caché aux yeux des
hommes dans les bois pleins d’ombre.
Qui étaient toujours doux, bien qu’ils fussent souvent sombres.
Gontran le
construisit, roi béni par le sort,
Quand il y trouva
un miraculeux trésor.
Doucement attendri
par son destin austère,
Un évêque baptisa
l’enfant du monastère ;
Il pleurait, le
digne homme, en versant sur son front
L’eau baptismale,
larme de Dieu mêlée aux siennes.
Ô prodige !
Mystères des destinées humaines !
Quand il en versa
la dernière goutte, tout à coup,
La petite ouvrit
en souriant ses deux yeux doux
Couleur d’améthyste,
qui sondaient des merveilles,
Et regardait l’évêque,
à l’aurore pareille.
Elle n’était plus
aveugle et l’évêque affolé
Par la joie, et
par ce miracle consolé,
S’écria : « Ô,
chère fille ! Chère fille, sois bénie !
Ma vie éphémère
sera bientôt finie,
Souffrez, ô, Dieu !
que je la voie une autre fois
Dans la vie
éternelle ! Et cet homme de foi
A la petite donna
le doux nom d’Odile.
Loin du monde
agité, au fond des bois tranquilles,
Elle grandit dans
la paix de son cloître adoré
Comme une fleur au
calice brillant et coloré,
Elle fut bercée
par les murmures des rivières
Et les chants des
oiseaux, qui semblaient des prières,
L’aurore blanchit
sa peau et le soleil dora
Ses cheveux, la
rêveuse nature l’honora
De mille présents
divers, qui rendirent jalouses,
Bien qu’elles ne
fussent ni amantes ni épouses,
Maintes nonnes du
couvent, qui l’aimaient cependant.
Les ailes des
anges étaient moins blanches que ses dents,
Cette douce
créature pleine de jeunesse !
Et elle
ressemblait à ces antiques déesses
Qui jadis
régnaient sur le monde et sur les cœurs.
Un jour, elle
entendit deviser deux bonnes sœurs
Par hasard, en
passant par-devant leur porte ;
Elle sut que sa
mère, Bérhésinde, était morte,
Que le duc était
son père, qu’il était vivant,
Et que son frère s’appelait
Hugues, noms qu’en rêvant
Elle se répéta
mille fois, ravie et surprise,
Comme une amante
le nom dont elle est éprise.
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
mercredi 18 décembre 2013
Vie de sainte Odile (Troisième partie)
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