Hamza et le lion d’Alep
Le fier Hamza
passait sur son blanc palefroi,
Il était seul et
il n’avait point d’armes
Mais ses yeux
d’aigle jetaient des regards fermes
A tout ce qu’il
voyait, cet éternel guerrier
Avait sur la tête
d’invisibles lauriers
Et épiant quelque
chose dans la solitude,
Du combattant
avait la sombre attitude,
Attentif aux
dagues cachées soudain frappant,
Aux flèches
empoisonnées et aux noirs guets-apens.
Il arriva enfin à
l’antique ville,
Calme d’habitude,
elle était fébrile,
Houleuse et
alarmée, secouée affreusement
Par une grande
peur ou un grand évènement ;
Leurs petits
pendant à leurs seins, les mères hagardes
Couraient comme
des gazelles que les serpents mordent,
Les vieillards
chenus, les femmes et les enfants
Fuyaient quelque
chose d’horrible et triomphant,
Du peuple rapide
et empli de zèle
L’effroi ailé
faisait déployer les ailes,
Les aveuglait,
mettant son bandeau sur leurs yeux,
Car ils se
bousculaient sans rien voir devant eux
Et poussaient un
énorme cri plein d’épouvante.
Hamza étonné, en
arrêtant une manante
Lui
demanda : « Pourquoi courez-vous tous ainsi ?
Par la nuit le
ciel n’est pas encore obscurci
Et on ne voit
point de spectres à cette heure.
D’où vient que
vous fuyez ? D’où vient que tu pleures ?
L’ennemi vous
attaque-t-il ? Votre roi est-il mort ?
Réponds ! » « Je
quitterai cette ville sans remords
Répondit la
manante effrayée. Peu importe
Que de mon humble
bouge j’y laisse la porte
Ouverte aux
voleurs et qui n’oseront pas
Venir ici braver
le farouche trépas !
Un lion nous
assaille et il est gigantesque,
On eût dit un
dragon ou une tarasque
Que nous envoya
quelque dieu des païens !
Et je pense, par
Dieu ! que l’unique moyen
Pour que périsse
cette bête immonde et cruelle
Est que la foudre
du Seigneur tombe sur elle !
Elle a mangé deux
preux, qui étaient assez fous
Pour braver sans
trembler son funeste courroux,
Ça, guerrier, qui
que vous soyez, quittez cette ville »
Hamza descendit de
son cheval, et tranquille,
Sans répondre à la
femme tremblante, informé,
Il s’avança vers
la ville, seul et désarmé.
Il vit, sans
tressaillir, la formidable bête :
De sa crinière
énorme l’épouvantable crête
Comme un champ de
bataille était souillée de sang
Et elle poussait
des rugissements puissants.
Ni le lion de
Némée, ni les lions de Rome
Qui dévorent dans
les cirques chaque jour un homme
N’étaient plus
effrayants que ce lion forcené.
Une heure passa,
ô, combat noir, acharné,
Des ongles
empourprés et des griffes vermeilles !
Hamza, en traînant
la bête par l’oreille,
Sortit de la
ville, fatigué et vainqueur,
Et dit aux manants
qui tremblaient encor de peur :
« La terreur
n’assiège que les âmes impures,
L’homme qui craint
Dieu ne craint point ces créatures »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
dimanche 8 juillet 2012
Hamza et le lion d’Alep
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: