POINT DE VUE SUR mes morts Vous n’avez pas quitté mon cœur où tout reste, Je me souviens de vous, ô mes spectres nombreux ! Vous m’habitez comme un manoir ténébreux, Et c’est pourquoi mes vers, malgré moi, sont tristes. Portraits abstraits de la volage mémoire, Il me reste vos traits ainsi que vos couleurs, Et les coups de pinceau des anciennes douleurs Dessinent de nouveau vos immuables gloires ; Les albums poussiéreux où sont vos images Font tousser mon esprit, pleins de vagues mirages, Et font sourire aussi mon cœur, pourtant bien las, Et vous me rappelez ces temps d’abondance, Les jours où a brillé ma radieuse enfance, Ô vous que je revois et que je ne vois pas ! Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène |
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
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jeudi 29 août 2024
Point de vue sur mes morts
mardi 12 mars 2019
À des anges partis trop tôt
à des anges partis trop tôt
Douze bébés ont péri dans le service de néonatalité
de l’hôpital la Rabta, en Tunisie, vraisemblablement à cause d’une erreur
humaine. Ce poème est dédié à leur douce mémoire. Que les responsables de ce
forfait soient punis !
Pauvres petits !
dans les cieux infinis,
Vous avez ouvert
vos petites ailes
Pour vous
envoler, radieux et bénis,
Et comme vos
vies, vos courtes vies, frêles !
Vous avez donc
quitté ce monde hideux,
Et la Mort a
pleuré en voyant ses victimes,
Ces doux enfants,
elle a eu pitié d’eux,
Et sa faux a
tremblé avant son crime !
Elle a vu ces
blancs et menus linceuls
Sous lesquels
ils respiraient à peine
Avant que de
mourir dans l’ombre seuls,
A cause de la
bêtise humaine !
Douze petits,
douze petits ! Hélas !
Comme il n’y a
point de cercueils à leur taille,
On les a rendus
à leurs parents las
Dans des
cartons, déchets que l’on raille,
Au crime
ajoutant l’humiliation
Et au meurtre
ajoutant le blasphème,
Pour les parents
aussi sans compassion
Comme pour leurs
enfants que tout aime :
L’aurore, le
vent, le ciel, le soleil,
L’hiver, le
printemps, l’été et l’automne,
Qui ont sombré
dans l’éternel sommeil
Et qu’a dévorés
la nuit monotone !
Vous avez ravi
comme des voleurs
Ces rayons au
ciel, ces fleurs à la vie !
Malheur à vous,
malheur, malheur, malheur !
Et que toute
joie vous soit ravie !
Soyez flétris,
sinistres criminels !
Maudits, que le
gouffre vous emporte
Comme le vent emporte
jusqu’au ciel
Les grains de
poussière et les branches mortes !
Et vous, mes
doux petits, soyez bénis
Et allez comme
un encens que l’on brûle
Jusqu’aux
sommets du ciel, tous réunis,
Loin de la
tempête et du crépuscule !
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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mercredi 5 septembre 2018
Morts subites
Morts subites
Cœurs cessant de
battre, arrêts, crises,
Combien sont
morts soudain, par surprise !
La Mort, plus
sournoise qu’auparavant,
Cueille
les rêveurs qui marchent en rêvant,
Les
laborieux dont elle est la paresse,
Et
les paresseux qu’elle caresse,
Elle
foudroie, tombe sur les mortels,
A
quitté la charrette pour l’autel,
Et
n’est plus l’humble paysanne
Qui
marche, le soir, sur le dos d’un âne,
En
faisant tomber, pour son seul effroi,
Sa
faux rouillée d’un geste maladroit,
Mais
a le regard méchant, sombre et fier,
Et
a jeté ses guenilles d’hier !
La
Mort assaille, la Mort s’amuse,
Rien
ne peut sauver de ses noires ruses,
Ni
les vastes forts, ni les monts élevés,
Ni
les amours, ni les bonheurs rêvés,
Ni
l’art impuissant qui se lamente ;
La
Mort s’égaie, la Mort nous tourmente !
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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samedi 11 août 2018
Les yeux des morts
Les yeux des morts
Que regardent
ces yeux ouverts comme des portes
De la grande
maison des morts et du néant ?
Que contemplent-ils
donc ? Quel mystère géant
Dans ses serres
d’aigle jusqu’au ciel les emporte ?
Voient-ils notre
destin ? Ils savent le secret
De la mort et
des morts, des vivants, de la vie ;
Ses grandes
prunelles par le trépas ravies
Voient les pâles
arbres des mortelles forêts !
Les yeux des
morts voient tout : vérité et chimère,
L’évidence
trompeuse et l’illusion amère,
Toutes nos
théories et toutes nos erreurs.
La nuit est
ténébreuse et emplie de terreur !
Et ces yeux
grands ouverts voient à travers elle
Comme dans une
nuit étoilée et belle.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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lundi 16 juillet 2018
À mes morts
à mes morts
Reposez donc en
paix, âmes fraternelles,
Dans vos
cercueils et vos ténèbres éternelles,
Et tandis que je
vous écris ces mauvais vers,
Soyez tous
dévorés par les sinistres vers.
Vous n’êtes,
maintenant, au fond de la terre,
Plus que des
souvenirs et un peu de poussière,
Et vous qui
fûtes tout, vous n’êtes plus rien,
Poèmes sans
rimes chantés par les Anciens,
Ô visages chéris
que ronge la vermine
Et que l’Oubli
avec toutes ses dents mine,
Ô noms dont les
lettres s’effritent lentement
En tombant dans
le gouffre avec enchantement,
Ruines d’existences,
petits débris d’êtres !
De ce qui
respire le Néant est le maître,
Comme de tout ce
qui a jadis respiré,
Par vos gouffres
béants je me sens attiré,
Mes morts, mes
chers défunts, affreuse famille
De trépassés, de
fils, de mères, de filles,
Vous que l’abîme
mange avec ce qui périt
Et dont l’Éternité
gourmande se nourrit !
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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dimanche 22 janvier 2017
L’Île de la Mort
l'île de la mort
Arnold Böcklin, L'Île des morts (version de 1886)
Obscure et sans port,
Crépusculaire,
Nul soleil n’éclaire
L’île de la Mort.
Le soir éternel
Tombe sur elle,
Les âmes frêles
Hurlent sous son ciel ;
Quand le morne vent
Plein de choses mortes
Franchit sa porte,
Il chante en rêvant
Des hymnes obscurs
Et de noirs poèmes,
Comme lorsqu’on aime
Ecrit sur le mur
Le nom de sa belle ;
Le morne Charon
Du Trépas larron
Serviteur fidèle,
L’allure altière,
Lentement conduit,
Les âmes, la nuit,
Devenues matière.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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mercredi 23 novembre 2016
Les âmes mortes
LEs âmes mortes
Peter Nicolaï
Arbo, Les Âmes des Morts (1867)
Comme
des flots puissants, les yeux pleins de flammes,
Les
âmes nombreuses des trépassés maudits,
Echevelés
et nus, hommes, vieillards et femmes,
Déferlent
contre les portes du Paradis.
Ils
ne le savent pas, mais elles sont bien closes,
Et
ils s’y briseront comme sur un écueil,
Et
elles sont fermées comme de pâles roses
Qu’abhorre
le soleil, dormant dans leurs cercueils.
A
pied, volant sur des destriers squelettiques,
Se
jetant des pierres, rêvant et s’insultant,
Courant
sur les nuées, ces morts acrobatiques
Continuent
à errer, courroucés et haletants !
Les
frères maudissent les frères, les mères
Maudissent
leurs enfants, et les maîtres leurs chiens,
D’un
sinistre océan écumes amères,
Souillées
par mille boues, misérables vauriens !
Ils
tomberont bientôt dans le précipice
Qu’ils
ne voient pas, pareils à des neiges d’hiver,
Et
courront encore, car tel est leur supplice,
Loin
d’autres paradis, dans d’autres univers.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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