mardi 12 mars 2019

À des anges partis trop tôt

à des anges partis trop tôt

Douze bébés ont péri dans le service de néonatalité de l’hôpital la Rabta, en Tunisie, vraisemblablement à cause d’une erreur humaine. Ce poème est dédié à leur douce mémoire. Que les responsables de ce forfait soient punis !

Pauvres petits ! dans les cieux infinis,
Vous avez ouvert vos petites ailes
Pour vous envoler, radieux et bénis,
Et comme vos vies, vos courtes vies, frêles !

Vous avez donc quitté ce monde hideux,
Et la Mort a pleuré en voyant ses victimes,
Ces doux enfants, elle a eu pitié d’eux,
Et sa faux a tremblé avant son crime !

Elle a vu ces blancs et menus linceuls
Sous lesquels ils respiraient à peine
Avant que de mourir dans l’ombre seuls,
A cause de la bêtise humaine !

Douze petits, douze petits ! Hélas !
Comme il n’y a point de cercueils à leur taille,
On les a rendus à leurs parents las
Dans des cartons, déchets que l’on raille,

Au crime ajoutant l’humiliation
Et au meurtre ajoutant le blasphème,
Pour les parents aussi sans compassion
Comme pour leurs enfants que tout aime :

L’aurore, le vent, le ciel, le soleil,
L’hiver, le printemps, l’été et l’automne,
Qui ont sombré dans l’éternel sommeil
Et qu’a dévorés la nuit monotone !

Vous avez ravi comme des voleurs
Ces rayons au ciel, ces fleurs à la vie !
Malheur à vous, malheur, malheur, malheur !
Et que toute joie vous soit ravie !

Soyez flétris, sinistres criminels !
Maudits, que le gouffre vous emporte
Comme le vent emporte jusqu’au ciel
Les grains de poussière et les branches mortes !

Et vous, mes doux petits, soyez bénis
Et allez comme un encens que l’on brûle
Jusqu’aux sommets du ciel, tous réunis,
Loin de la tempête et du crépuscule !  


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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