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jeudi 10 août 2023

Cartes postales (111)

   CARTES POSTALES (111)

Parfois, la fièvre vient et entre en nous
Comme en une maison abandonnée,
Et elle fait sa sombre randonnée,
Tandis que nous l’implorons à genoux.

Elle vient et nous remplit tout entiers
Et nous ouvrons portes et fenêtres
Pour qu’elle s’empare de notre être ;
Le vent fort gémit dans tous nos sentiers,

Nous sommes perméables aux éléments
Et aux inclémences de la nature,
Nous l’aimons quand elle nous torture
Et rend notre esprit vague et véhément !

Cette visiteuse arrive toujours
Pour opprimer notre solitude
Et elle devient une habitude,
Comme la nuit et comme le jour !

Nous voulons la repousser, mais en vain,
Elle est inexorable et invincible,
Et quand elle prend notre corps pour cible,
Notre raison frêle est entre ses mains !


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

samedi 24 juillet 2021

Un rire et des pleurs

UN Rire et des pleurs

Nous n’avons accordé la vie éternelle à aucun homme avant toi. Si tu meurs, eux croient-ils être immortels ? (Coran, 21, 34)

Fatma, la fille du Prophète, ressemblait
À son père au point que comme lui elle allait.
Elle le visita lors de la maladie
Qui l’atteignit avant qu’il ne quittât la vie.
« Bienvenue, ma fille », lui dit-il, content
De sa venue. Il la fit asseoir, lui contant
Quelque chose qui lui fit verser des larmes.
Le Prophète lui dit : « Qu’est-ce qui t’alarme ? »
Et lui conta quelque chose d’autre ; elle rit.
Aïcha lui demanda ce qu’il lui avait dit.
Fatma lui répondit, cependant : « Comment puis-je
Te révéler ce qui me fait rire et m’afflige ?
Le Prophète vient de me confier un secret,
Et mon cœur à te le divulguer n’est pas prêt. »
Le messager de Dieu mourut. Insatisfaite,
Aïcha demanda à la fille du Prophète :
« Je te conjure par tout ce que tu me dois
De ne point me cacher ton secret, cette fois. »
Fatma lui répondit : « Maintenant c’est possible :
Le Prophète m’a dit : “La mort invincible
Approche, et je le sais car l’ange Gabriel
Me faisait répéter ce que dit l’Éternel
Une fois chaque année, alors que cette année
Il l’a fait deux fois. N’en sois pas étonnée,
Sois patiente et crains Dieu. Des gens de ma maison,
Tu me suivras en premier.” Pour cette raison,
J’ai pleuré. Le Prophète alors me demande :
“Ô Fatma, ta joie ne serait-elle pas grande
De savoir que tu es reine du Paradis ?”
C’est alors que j’ai ri grâce à ce qu’il m’a dit. »


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

lundi 30 mars 2020

Terreurs dans la tête

terreurs dans la tête

Notre esprit est une boîte de Pandore
Plus emplie de terreurs qu’elle ne l’est d’aurores,
De malédictions et de condamnations
Différentes et nombreuses ainsi que les nations.

La Maladie et la Mort, amies difformes,
Attendent les humains avec leurs faux énormes
Qui reluisent, étoilées, à toutes les saisons,
Dans tous les chemins et dans toutes les maisons ;

Quand les Cauchemars viennent, ennemis du Rêve,
Dans notre esprit, soleils étranges, ils se lèvent,
Hostiles et railleurs, implacables et nombreux,
Créatures sortant des gouffres ténébreux ;

Le Désespoir, cette vaste bête sauvage,
Nous cache tous les bienheureux rivages,
Hurle dans nos printemps, empoisonne et guérit
Et dévaste nos cœurs qui ont pourtant fleuri ;

La Vieillesse blanchit nos cheveux et nos âmes
Et de nos corps éteint l’invincible flamme,
Et nous ne voulons pas, épris de nos fiertés,
Reconnaître notre vulnérabilité.

Et ces allégories, grandes et terrifiantes,
Apparitions qui sont éternellement errantes,
Se bousculent dans notre esprit, leur doux festin,
Comme les gens dans le premier bus du matin.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 4 décembre 2019

Le patient fané

le patient fané

Comme une fleur qui a cessé de s’épanouir,
Que la main de la nuit ferme telle une porte,
Le patient lentement s’éteint, et semble fuir
Vers les bois ténébreux emplis de feuilles mortes ;

La Mort l’emportera bientôt, oiseau et mer,
Sur son aile farouche et dans sa farouche onde,
Et a la bouche il a le goût deux fois amer
Des vastes firmaments et des douleurs profondes.

Son lit est un linceul, et bien qu’il soit vivant,
Les vers phosphorescents déjà le tourmentent,
De dévorer sa chair et son âme rêvant
Comme un amant rêve du baiser d’une amante,

La fièvre est si forte qu’elle semble un grand feu
Qui embrase son corps et son esprit malade
Où la sueur ruisselle en ressemblant un peu
À une étincelle brillante et maussade,

Par moments, cependant, un grand froid hivernal
Lui pénètre le sang ainsi qu’une lame,
Et la faux du Trépas qui a le mot final
Jusqu’au fond de son cœur logée, blesse son âme,

Il sait qu’il va mourir, ce soir ou bien demain,
Qu’importe ? C’est là sa seule certitude,
Et ne fait plus déjà partie des êtres humains
Qui resteront vivants comme d’habitude.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

dimanche 6 novembre 2016

Le Mal d’Antiochos

le mal d'antiochos

Jacques-Louis David, Érasistrate découvrant la cause de la maladie d’Antiochus (1774)

Antiochos, roi faible et malade
Et dont l’empire est mutilé,
Soupire comme un exilé,
Le cœur plein d’estafilades ;

Un fléau sombre et homicide
Ronge son corps, patient et noir,
Chaque matin et chaque soir
Font gémir le Séleucide

Dont le nom est une ironie !
Lui, qu’on surnomme le Sauveur !
Le vertige le rend rêveur,
Enivré par son agonie !

Roi de Syrie, son sceptre tremble, 
Et son empire est un festin
Où Ptolémée et le Destin
Se sont invités ensemble !

Il a perdu la Cilicie
Comme un enfant perd un jouet,
Le Pont se rit se son fouet,
La Bithynie, la Phénicie ! 

Mais ce qui ainsi le tourmente
N’est pas un belliqueux souvenir.
C’est un feu qu’il ne peut bannir
Et c’est une beauté charmante !

Pour le guérir de son supplice
Érasistrate est à son lit,
Et l’Infaillible soudain dit : 
« Antiochos aime Stratonice. »


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène