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mardi 24 octobre 2023

Ceuthorgogre, le Fantôme

ceuthorgogre, le fantôme

Ceuthorgogre, caché comme les criminels,
Était sous le lit et était dans l'armoire,
Au linceul périmé de la sombre nuit noire,
Sous le plafond cassé qui était son seul ciel.

Il venait effrayer les enfants endormis
En hiver, sous de pesantes couvertures,
Et il était le froid d'une autre nature
Qui les faisait trembler comme d'un ennemi ;

Il sortait de l'ombre, des recoins ténébreux,
Comme d'une porte terrifiante et ouverte ;
Les esprits enfantins pleins de choses vertes
Avaient l'air de flétrir dans des déserts nombreux,

Chaque fois qu'il glaçait leurs songes souverains !
Intimidant comme un premier jour d'école,
Il faisait reluire sa sombre auréole
Au-dessus de ces lits légers et faits d'airain !

Et il restait, pareil à un relent puissant,
Jusqu'au lever du jour, jusqu'à l'aurore,
Éternel et abstrait comme une métaphore,
Visiteur sans merci, impétueux passant !


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

samedi 30 septembre 2023

Pichios, Fantôme de la forêt

pichios, fantôme de la forêt

Pichios voyageait dans les bois vastes,
Rival des rayons et de la raison,
Spectre errant et qui n'a pas de maison,
Qui n'aime pas les villes et les fastes.

Citoyen des forêts comme les bêtes
Qui vivent dans de grands trous ténébreux,
Il en comptait, la nuit, les yeux nombreux,
Pareils aux volcans et aux tempêtes.

Il passait souvent des nuits entières
À songer à mille choses sans nom,
À tout ce qui à la vie disait non,
À de vagues entités altières,

À des créatures terrifiantes,
À des Satyres de l'Antiquité,
À des monstres primordiaux redoutés
Qui sortaient de la Terre béante,

À des forces jadis invincibles,
Génitrices du monde des vivants,
Et s'en allait quelque part en rêvant
Et contemplant les gouffres impassibles.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 22 septembre 2023

Enceraror, Fantôme des cieux

enceraror, fantôme des cieux

Enceraror, spectre des cieux,
S'envolait dans le ciel radieux
Avec la force de son âme,
Pareil à une grande flamme
Flamboyante comme un soleil.
Il allait hanter le sommeil
De tous les êtres célestes,
Toujours alerte et toujours leste,
Le ciel pur était son manoir,
Qu'il fût bleu ou bien qu'il fût noir,
La vaste nuit inhumaine
Était son sombre domaine,
Et tel un ténébreux démon,
Il poussait, au-dessus des monts,
Ses cris, et faisait entendre
Son rire qui, comme une cendre,
Pleuvait sur le monde tremblant.
La création faisait semblant
De tolérer son existence,
Mais elle était sans défense.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 5 juillet 2023

Cartes postales (78)

   CARTES POSTALES (78)

Souvent, le soir, la tranquille maison,
À l'heure où l'ombre apporte l'épouvante,
Se remplit d'apparitions effrayantes
Qui défient le courage et la raison.

Ils sont dans l'armoire, ils sont sous le lit,
Ils sont aussi derrière les fenêtres,
Et ils nous regardent, tous ces spectres,
Chaque fois que la lumière pâlit ;

Chaque fois que la nuit profonde vient,
Ils viennent sans frapper à la porte,
Et ils ont l'odeur des choses mortes
Des vagues linceuls, des cercueils anciens ;

Ils appesantissent l'esprit et l'air
Comme un parfum et comme une musique,
Ils tourmentent avec joie les sceptiques,
Ces ennemis jurés du soleil clair !

Ils sont chez nous, ils sont dans les miroirs,
Ils sont devenus d'autres nous-mêmes,
Leurs regards sont vides, leurs fronts sont blêmes,
Nous ravir le sommeil est leur devoir !


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

lundi 3 juin 2019

Le cerf fantomatique

le cerf fantomatique

Tous les soirs, dans la forêt immense,
Un cerf majestueux passe en courant,
Silencieux comme un homme qui pense,
A la fois effaré et effarant.

Un fumée sort de ses narines
Comme s’il brûlait de l’intérieur,
Il va dans la forêt et l’illumine,
Spectre formidable venu d’ailleurs !

Ses bois compliqués sont couverts de mousse,
Sur son dos une seule étrange fleur,
Comme sur un tombeau délabré pousse
Et du gouffre noir a la couleur ;

 Le seul bruit qu’on entend à son passage
Est celui de l’herbe et celui du vent,
Avec sa barbe il ressemble à un sage
Qui contemple la nature en rêvant ;

Rien ne le perturbe et rien ne l’arrête.
Aussi impassible que le Destin,
Tout tremble de cette sombre bête
Qui sort de la nuit et fuit les humains.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

samedi 25 mai 2019

Le fantôme symbolique

Le fantôme symbolique

Comment exorciser cet autre soi-même
Qui nous suit comme une ombre et comme le soleil
Et nous fait maudire soudain tout ce qu’on aime,
Si différent de nous, et qui nous est pareil ?

Quand nous sommes joyeux, il est triste et maussade,
Quand nous sommes tristes, il est calme et radieux,
Il est notre image dans le miroir malade
Des fangeuses sources et des ruisseaux odieux ;

Ce spectre est invisible et frêle comme une âme,
Et il ne peut être vaincu ni combattu,
C’est l’homme dans l’homme et la femme dans la femme,
Qui est comme l’enfant et le vieillard têtu.

Où se cacher ? Même dans une chambre étroite
Ce monstre est dans l’armoire et sous le lit ;
Il est à notre gauche, il est à notre droite,
Qui nous examine et lit le livre qu’on lit !

Je sais que le monstre est là, dans ma demeure !
Ce colocataire maudit et éternel
Qui compte avec plaisir mes éphémères heures
Et qui vient de l’enfer, de la nuit ou du ciel,

Et qu’il me mangera, comme l’ogre des fables
Mange les cœurs fumants des enfants égarés
Qu’il fait grossir avant de mettre sur sa table,
Comme de nous-mêmes, tous des leurs séparés.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 17 mai 2019

Ville fantôme

ville fantôme

La ville est grise comme un ciel d’hiver,
Il en tombe une mystérieuse pluie,
Une larme immense que rien n’essuie
Et qui ne rend pas le monde plus vert.

Le vent y chante de sinistres chants,
Un seul refrain orphelin et sombre,
On l’entend gémir tout seul dans l’ombre,
Fuyant toujours, et toujours se cachant ;

Les magasins sont ouverts ou fermés –
Qui sait ? Personne n’en pousse les portes.
Toute la ville est pensive et morte
Comme un être pétrifié et charmé,

Quelque chose roule les vieux journaux
Aux titres surannés et sévères
Et qui racontent l’année dernière
Avec ses événements infernaux,

Un seul vautour, décharné et chétif,
Passe parfois dans le ciel étrange
Sans trouver quelque chose qui se mange,
Prisonnier ailé, tremblant et craintif ;

Tout cela est muet et éternel
Et tel un malade respire à peine,
Même les formes ne sont plus humaines
Et fondent comme des statues de sel.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène