vendredi 17 mai 2019

Ville fantôme

ville fantôme

La ville est grise comme un ciel d’hiver,
Il en tombe une mystérieuse pluie,
Une larme immense que rien n’essuie
Et qui ne rend pas le monde plus vert.

Le vent y chante de sinistres chants,
Un seul refrain orphelin et sombre,
On l’entend gémir tout seul dans l’ombre,
Fuyant toujours, et toujours se cachant ;

Les magasins sont ouverts ou fermés –
Qui sait ? Personne n’en pousse les portes.
Toute la ville est pensive et morte
Comme un être pétrifié et charmé,

Quelque chose roule les vieux journaux
Aux titres surannés et sévères
Et qui racontent l’année dernière
Avec ses événements infernaux,

Un seul vautour, décharné et chétif,
Passe parfois dans le ciel étrange
Sans trouver quelque chose qui se mange,
Prisonnier ailé, tremblant et craintif ;

Tout cela est muet et éternel
Et tel un malade respire à peine,
Même les formes ne sont plus humaines
Et fondent comme des statues de sel.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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