RE-L'habitude D’après le poème « L’habitude » d’Auguste
Angellier (1848-1911) duquel je ne garde ici que la première strophe La tranquille
habitude aux mains silencieuses Panse, de jour
en jour, nos plus grandes blessures ; Elle met sur nos
cœurs ses bandelettes sûres Et leur verse
sans fin ses huiles oublieuses ; Les plus douces
choses deviennent comparables, Quand nous y
pensons, aux choses les plus amères, Les vieilles
vérités et les jeunes chimères Confondent les
esprits des hommes misérables. Le présent, le
passé, le futur, trois têtes De la même hydre
qui embrase notre vie Jusqu’à ce qu’elle
nous soit par la mort ravie Et qu’on soit
emportés par la même tempête À la grève
battue par des flots sauvages Qui vont et
reviennent comme des souvenirs sombres Et comme des
spectres qui errent dans l’ombre Faisant de notre
esprit leur étrange rivage ! L’habitude !
c’est un fer et c’est une chaîne ! Elle nous guérit
et elle nous empoisonne Tout ce que nous
montre le soleil qui rayonne Devient une même
chose géante et vaine, Tout ce que nous
cache la nuit ténébreuse Devient une
entité sans nom et sans forme, Et le monde est
petit bien qu’il soit énorme, Et empli d’illusions vagues et nombreuses. Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène |
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
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lundi 3 août 2020
Re-L'habitude
jeudi 16 mars 2017
Télémaque et Eucharis
télémaque et eucharis
Raymond Auguste Quinsac Monvoisin, Télémaque et Eucharis (1824)
Eucharis, éplorée et charmante,
Dans l’ombre gémit et se lamente
En voyant Télémaque avec lenteur
S’envoler comme une sombre senteur.
Parti d’Ithaque chercher son père,
Il sillonne le monde et l’espère
Comme Eucharis espère son amant ;
Dans maintes mers et sous maints firmaments
Il a cherché Ulysse, doux et brave,
Des autres pères voyant les épaves
En tremblant des monstres et des écueils
Et de voir en grandes lettres le Deuil
Qu’écrit la mer, cette sinistre encre,
Partout où il jetait sa lourde ancre !
Eucharis sait qu’il ne reviendra pas
Et qu’il ira, même après le trépas,
Dans la barque de Charon, parmi les mânes,
Chercher Ulysse, et pleure comme Ariane,
Tandis que pour l’empêcher de revoir
Ses yeux, son tuteur, qui est le Devoir,
Lui tient la main comme à un garçon frêle
Et éloigne Télémaque d’elle.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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samedi 14 janvier 2017
Le Sacrifice
LE sacrifice
Auguste
Gendron, Le tribut d'Athènes au
minotaure (1876)
Dans
leur terrible nef, les vierges gémissantes,
D’un
monstre sans merci nourritures impuissantes,
Sont
toutes emportées, sur l’onde de la mort,
Au
rivage fatal et à l’ultime port.
Le
cor du rameur qui appelle la bête
Hurle
sinistrement comme une tempête
Dans
le labyrinthe où le Taureau mugit.
Dans
les ombres une gueule invisible rugit,
Montrant
ses dents polies comme une pleine lune.
Les
vierges, qui tremblent de leur infortune
Et
qui ne reverront plus les rayons du jour,
Assoiffées
de baisers, rêvaient pourtant d’amour,
D’être
des amantes ou d’être des épouses,
De
rendre les unes et les autres jalouses,
De
vivre bien longtemps, de ne jamais mourir !
Nul
héros ne viendra, hélas, les secourir !
Elles
pleurent, elles s’enlacent et se consolent,
Jadis
radieuses et pour plaire frivoles,
Du
marbre et des pierres du sombre monument
Elles
sombrent imiter la morne gravité ;
Victimes
d’un péril qu’elles ne peuvent éviter,
Elles
contemplent une dernière fois leurs charmes
Dans
le fleuve sous leur nef, fait de leur larmes.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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dimanche 1 janvier 2017
Le Baiser
Le baiser
Auguste Rodin, Le Baiser (1886)
Couverts d’un invisible voile
Qui leur cache le radieux firmament,
Des amoureux s’endorment éternellement
Dans un rêve d’amour et d’étoiles.
Enlacés comme les branches d’un arbre
Qui pousse dans les grands bois oubliés,
Tous deux sont éternellement liés
Dans leur charmante prison de marbre !
A l’abri du tumulte du monde
Et de l’humanité aux sombres bruits,
Leur amour pousse, nocturne fruit,
Ils s’embrassent dans une paix profonde,
Captifs de leur allégorie de pierre,
Se mangeant sans merci après la mort,
Ils s’aiment et se dévorent sans remords
Et leur sueur est une prière !
Ils garderont toujours la même pose,
Dans leur rêve puissant restant figés,
Eternellement épris et affligés
Sans raison, comme ils sont heureux sans cause.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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samedi 29 octobre 2016
La relégation d’Ovide
la relégation d'ovide
Eugène Delacroix, Ovide chez les Scythes (1859)
A mon cher ami: Florian David
A Tomis, parmi
les Grecs et les Gètes,
Chaque soir,
chaque aube et chaque matin,
Ovide exilé,
morne poète,
Emplit de
soupirs le monde latin.
Il contemple les
sinistres ondes,
Le cœur torturé,
une larme à l’œil,
Et leur dit : « Que
vous êtes profondes !
Ô mer, vaste
mer, tu es un écueil ! »
Aux vents il dit :
« Allez à Auguste !
Soyez mes
émissaires, fils des dieux !
Dites-lui que d’un
exil injuste
Je gémis, malgré
le soleil radieux ! »
Et aux oiseaux :
« Si j’avais des ailes,
Comme vous,
habitants du clair azur,
Que je les
déploierais avec zèle
Jusqu’à la
divine Rome au front pur !
Rome aux mille
beautés volages et blanches,
Rome aux marbres
luisants, aux temples fiers,
Rome où comme
vous sur toutes les branches
Je chantais joyeusement,
jadis, hier ! »
Mourir loin de
son Italie natale !
Le poète
contemple, plein d’émoi,
La mer éternelle
aux grâces fatales,
Se demandant :
« Se souvient-on de moi ? »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
Publié par
Mohamed Yosri Ben Hemdène
à
20:43
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