LE sacrifice
Auguste
Gendron, Le tribut d'Athènes au
minotaure (1876)
Dans
leur terrible nef, les vierges gémissantes,
D’un
monstre sans merci nourritures impuissantes,
Sont
toutes emportées, sur l’onde de la mort,
Au
rivage fatal et à l’ultime port.
Le
cor du rameur qui appelle la bête
Hurle
sinistrement comme une tempête
Dans
le labyrinthe où le Taureau mugit.
Dans
les ombres une gueule invisible rugit,
Montrant
ses dents polies comme une pleine lune.
Les
vierges, qui tremblent de leur infortune
Et
qui ne reverront plus les rayons du jour,
Assoiffées
de baisers, rêvaient pourtant d’amour,
D’être
des amantes ou d’être des épouses,
De
rendre les unes et les autres jalouses,
De
vivre bien longtemps, de ne jamais mourir !
Nul
héros ne viendra, hélas, les secourir !
Elles
pleurent, elles s’enlacent et se consolent,
Jadis
radieuses et pour plaire frivoles,
Du
marbre et des pierres du sombre monument
Elles
sombrent imiter la morne gravité ;
Victimes
d’un péril qu’elles ne peuvent éviter,
Elles
contemplent une dernière fois leurs charmes
Dans
le fleuve sous leur nef, fait de leur larmes.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2185.
samedi 14 janvier 2017
Le Sacrifice
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