lundi 3 août 2020

Re-L'habitude

RE-L'habitude

D’après le poème  « L’habitude » d’Auguste Angellier (1848-1911) duquel je ne garde ici que la première strophe

 

La tranquille habitude aux mains silencieuses

Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ;

Elle met sur nos cœurs ses bandelettes sûres

Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ;

 

Les plus douces choses deviennent comparables,

Quand nous y pensons, aux choses les plus amères,

Les vieilles vérités et les jeunes chimères

Confondent les esprits des hommes misérables.

 

Le présent, le passé, le futur, trois têtes

De la même hydre qui embrase notre vie

Jusqu’à ce qu’elle nous soit par la mort ravie

Et qu’on soit emportés par la même tempête

 

À la grève battue par des flots sauvages

Qui vont et reviennent comme des souvenirs sombres

Et comme des spectres qui errent dans l’ombre

Faisant de notre esprit leur étrange rivage !

 

L’habitude ! c’est un fer et c’est une chaîne !

Elle nous guérit et elle nous empoisonne

Tout ce que nous montre le soleil qui rayonne

Devient une même chose géante et vaine,

 

Tout ce que nous cache la nuit ténébreuse

Devient une entité sans nom et sans forme,

Et le monde est petit bien qu’il soit énorme,

Et empli d’illusions vagues et nombreuses.



Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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