jeudi 10 août 2017

Conte: Les deux coffrets (Partie VIII)

CONTE: LES DEUX COFFRETS (PARTIE VIIi)


VIII. Ce que contenait le coffret de Bittra, et ce qui leur arriva à elle et à sa mère

La vieille femme voit Bittra et lui dit :
« Pourquoi ne me salues-tu pas ? », elle sourit
Et répond : « Parce que de marcher je suis lasse
Et que je dois trouver à la ferme une place. »
La vieille alors reprend : « Je sais ce que tu veux,
Je t’aiderai, mais viens me peigner les cheveux. »
« Moi, peigner les cheveux d’une vieille sorcière !
Tu es folle ! », s’écrie la jeune fille altière.
« Cœur mauvais, murmure la vieille, tu seras
Punie comme il se doit, et tu le regretteras. »
Bittra trouve la ferme en marchant et tonnant
Et s’engage elle aussi à y rester un an.
Elle rudoie tous les jours les pauvres vaches,
Leur donne peu de foin, pour un rien se fâche
Et chasse les moineaux et les doux petits chats
Avec toutes sortes de mots furieux et fats.
Sa maîtresse que son travail épouvante
Lui dit un jour : « Tu es une piètre servante,
Mais voyons si tu peux remplir d’autres missions. »
Les animaux sont pour elle sans compassion
Et nul ne consent à lui venir en aide,
A toutes les missions la jeune fille laide
Echoue, et à la fin de l’année veut partir.
Sa maîtresse, qui ne veut point la retenir,
Lui dit d’aller choisir une récompense ;
Elle monte au grenier, regarde, hésite, pense
Et choisit le coffret le plus grand et luisant,
Plus beau que celui de Clara et plus pesant,
Puis part sans dire adieu à personne, et rentre
Triomphalement, telle une lionne à son antre.
Avec sa mère elle monte ouvrir le coffret
Qu’elles imaginent plein de trésors, tous prêts
A reluire sans fin à dix lieues à la ronde.
Ô malheur ! il est plein de serpents immondes,
D’innombrables crapauds et d’insectes hideux.
Bittra et sa mère fuient et crient toutes deux,
Mais du coffret un grand feu soudain s’élève
Et les dévore sans merci. Ainsi s’achève
Leur vie. Clara, elle, très riche, rend heureux
Tous ceux qui comme elle l’était sont miséreux,
Oublie Bittra et sa mère maléfique
Et comble les pauvres de présents magnifiques.

[FIN DU CONTE: LES DEUX COFFRETS]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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