CONTE: LES DEUX COFFRETS (PARTIE VIIi)
VIII. Ce que contenait le coffret de Bittra, et ce
qui leur arriva à elle et à sa mère
La vieille femme voit Bittra et lui dit :
« Pourquoi ne me salues-tu pas ? »,
elle sourit
Et répond : « Parce que de
marcher je suis lasse
Et que je dois trouver à la ferme une
place. »
La vieille alors reprend : « Je
sais ce que tu veux,
Je t’aiderai, mais viens me peigner les
cheveux. »
« Moi, peigner les cheveux d’une
vieille sorcière !
Tu es folle ! », s’écrie la
jeune fille altière.
« Cœur mauvais, murmure la vieille,
tu seras
Punie comme il se doit, et tu le
regretteras. »
Bittra trouve la ferme en marchant et
tonnant
Et s’engage elle aussi à y rester un an.
Elle rudoie tous les jours les pauvres
vaches,
Leur donne peu de foin, pour un rien se
fâche
Et chasse les moineaux et les doux
petits chats
Avec toutes sortes de mots furieux et
fats.
Sa maîtresse que son travail épouvante
Lui dit un jour : « Tu es une
piètre servante,
Mais voyons si tu peux remplir d’autres
missions. »
Les animaux sont pour elle sans
compassion
Et nul ne consent à lui venir en aide,
A toutes les missions la jeune fille
laide
Echoue, et à la fin de l’année veut
partir.
Sa maîtresse, qui ne veut point la
retenir,
Lui dit d’aller choisir une récompense ;
Elle monte au grenier, regarde, hésite,
pense
Et choisit le coffret le plus grand et
luisant,
Plus beau que celui de Clara et plus
pesant,
Puis part sans dire adieu à personne, et
rentre
Triomphalement, telle une lionne à son
antre.
Avec sa mère elle monte ouvrir le
coffret
Qu’elles imaginent plein de trésors,
tous prêts
A reluire sans fin à dix lieues à la
ronde.
Ô malheur ! il est plein de
serpents immondes,
D’innombrables crapauds et d’insectes
hideux.
Bittra et sa mère fuient et crient
toutes deux,
Mais du coffret un grand feu soudain s’élève
Et les dévore sans merci. Ainsi s’achève
Leur vie. Clara, elle, très riche, rend
heureux
Tous ceux qui comme elle l’était sont
miséreux,
Oublie Bittra et sa mère maléfique
Et comble les pauvres de présents
magnifiques.
[FIN DU CONTE: LES DEUX COFFRETS]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2091.
jeudi 10 août 2017
Conte: Les deux coffrets (Partie VIII)
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