mercredi 2 août 2017

Conte: Les deux coffrets (Partie II)

CONTE: LES DEUX COFFRETS (PARTIE Ii)


II. Ce que la haie, le four, la vache et le pommier demandèrent à Clara

Bien que les deux monstres la crussent sans retour,
Le forfait accompli, Clara vivait toujours,
Car la terre s’ouvrit au fond de la source
Qui emporta leur victime dans sa course
Jusqu’à une plaine verte comme au printemps
Avec de beaux arbres au firmament montant,
Des fleurs et des ruisseaux vastes et rapides,
Mais sans soleil dans le ciel, pourtant limpide.
La jeune fille erre et arrive au hasard
A une triste haie qui frappe les regards ;
La haie lui dit : « Ma belle enfant, je suis faible
Et vieille, et de tes pas vigoureux je tremble,
Ne me fais point de mal. » Clara, avec candeur,
Lui répond : « Madame la haie, n’ayez pas peur. »
Et d’un pas délicat bien qu’il soit agile
Passe par-dessus les traverses fragiles.
La haie la remercie. Elle arrive, plus loin,
A un four plein de pains chauds et faits avec soin
Qui lui dit : « Mon enfant, toi qui es si belle,
Prends tout ce que tu veux manger avec la pelle
Sans me faire de mal. Mange ce que tu veux
Et rends-moi le reste, ma fille aux beaux cheveux. »
« Ne craignez rien, monsieur le four. », répond-elle.
Elle prend un pain, en mange et se rappelle
Les recommandations du four, y remettant
Ce qui en reste. Il la remercie, bien content.
Clara arrive près d’une vache. « Ma chère,
Lui dit-elle, sois douce et prends, pour me traire,
Le sceau sur mes cornes. As-tu soif ? Bois mon lait
Et verse le surplus sur mes pieds, s’il te plaît. »
Clara lui obéit. La vache la regarde
Avec douceur et lui sourit. Elle ne tarde
Pas à voir un pommier qui lui dit doucement : 
« Mon enfant, de tes pas j’entends le bruissement,
Mes branches et mes fruits sont ma seule famille,
Ne prends que ceux qui sont tombés, belle fille,
Et s’il te plaît, ne prends aucun autre avec toi. »
Elle obéit comme les trois premières fois
Et le pommier la remercie d’être sage
Et lui souhaite à son tour bon voyage.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: