lundi 22 mai 2017

Conte: Le Phénix (Partie V)

CONTE: LE PHÉNIX (PARTIE V)


V. La deuxième erreur de Ferdinand, et comment l’ours l’aida à y remédier 

Comme domestique Ferdinand est admis. 
Il devient le valet et presque aussi l’ami
Des princesses, veillant la nuit devant leur porte.
L’enlèvement devient facile de la sorte.
Une nuit, qu’il choisit très noire, où rien ne luit,
Dans leur appartement il se glisse sans bruit
Et à la lueur de sa lampe qui chancelle
Reconnaît aussitôt la sœur la plus belle.
Pareil à un satyre il la prend dans ses bras.
La nymphe dort toujours, et sans nul embarras
Il eût pu maintenant la ravir à son père.
Une pensée lui vient, toutefois, misère !
La princesse est vêtue pauvrement : c’est navrant
Et certes son habit ne sied pas à son rang,
Alors que ses deux sœurs, ironie cruelle !
Moins belles, certainement, sont mieux vêtues qu’elle.
Rien ne va réveiller sa victime qui dort ;
Il aperçoit un beau manteau tout brodé d’or,  
Qu’il met, pour l’honorer, sur sa jeune captive.
Bien qu’elle soit d’une constitution chétive,
La princesse se met aussitôt à crier
Comme un sombre démon dont on voit l’œil briller.
Ses deux sœurs se lèvent, et brisant le silence
A leur tour, crient avec la même violence.
Le roi, la reine et tous les gardes alarmés
Accourent tout à coup, tous vaillants et armés ;
Même les murs semblent soudain prêts à combattre.
Ferdinand se rend, bien sûr, pour ne point accroître
Son malheur, est dans un noir cachot est jeté.
« Que je suis sot ! Mon châtiment est mérité,
Se lamente-t-il, ô bon ours, je vous implore
Toutefois de venir et de m’aider encore ! »
L’ours apparaît : « Eh bien, mes conseils méprisés,
Serez-vous désormais, prince, plus avisé ?    
Je vous aide une autre fois, mais c’est la dernière.
Racontez votre histoire au roi, de manière
A tout lui expliquer et ne lui rien cacher.
Promettez-lui que vous partirez lui chercher 
Un cheval unique que nul effort ne brise
Si avec le roi à qui vous l’avez promise  
Il consent à marier sa plus belle beauté. »
Le roi accepte ; il s’en va, sur son ours monté.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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