samedi 20 mai 2017

Conte: Le Phénix (Partie III)

CONTE: LE PHÉNIX (PARTIE iII)

Le Phénix (Partie I)
Le Phénix (Partie II)

III. Ce que l’ours demanda à Ferdinand de faire pour s’emparer du Phénix, et ce que le prince fit

Ferdinand par cet ours comme par cent chevaux
Vivement emporté par les monts et les vaux,
Est déposé, le soir, sur une large place.
L’ours lui dit : « Voyez-vous le château en face ?
C’est là où demeure le puissant souverain
Qui a votre Phénix dans sa cage d’airain.
Entrez à son service et n’ayez l’âme fière
Et vous pourrez ainsi entrer dans la volière.
Surtout, laissez l’oiseau dans sa cage de fer,
Ou il vous arrivera de grands malheurs, mon cher. »
A ces mots, le bon ours salue et le laisse.
Le prince Ferdinand, comme pris de faiblesse,
Tant il est las, s’étend sur une dalle et dort.
Le lendemain, il quête un emploi ; comme il est fort,
En très bonne santé et de très bonne mine,
Le gardien du château un instant l’examine
Et lui dit : « Comme si vous étiez au courant,
Le garçon qui nettoie les cages est souffrant.
Voulez-vous prendre sa place ? Il va s’en remettre
Dans quelques jours, et nous vous trouverons une autre.
Il faut que nous allions ensemble, cependant,
Voir le majordome, bon et accommodant.
Venez donc avec moi. » La chose est vite faite.
La volière, où l’on voit mille belles bêtes,
Est toute en verre et plus grande que le palais
Du père de Ferdinand, elle éblouit et plaît.
On y voit des arbres, des fleurs, des bocages,
Des oiseaux qui chantent dans leurs superbes cages
En or et en argent, et au milieu on voit
Dans une cage en fer qu’une prison on croit,
Suspendue à un grand palmier, l’oiseau magique
A la queue dorée, aux ailes énergiques,
Rouges comme une flamme, à la crête d’onyx.
Ferdinand est ébloui : c’est lui ! c’est le Phénix !
Mais il ne peut toucher à sa cage et nettoie
Les autres, cependant, avec ferveur et joie,
En attendant qu’il monte en grade. En peu de temps
On lui accorde cet honneur, de lui contents.
Un jour, en l’absence de ses subalternes
Tous partis manger et boire à la taverne,
Il détache la cage, et l’oiseau si précieux
Comme afin de l’aider demeure silencieux.
Sur le point de sortir, toutefois, il pense
Que cette grossière cage est une offense
A un si bel oiseau, et ayant vu qu’il dort,
Va lui chercher une sublime cage en or.
A peine l’y met-il que, devenu redoutable,
Le doux Phénix pousse des cris lamentables 
Qui font venir les gardes, et le prince pâlit,
Arrêté de la sorte en si flagrant délit
Que toute plaidoirie serait absurde et vaine, 
Et conduit en prison, accablé de chaînes.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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