mercredi 25 janvier 2017

La solitude de Lucifer

la solitude de lucifer

Franz von Stuck, Lucifer (1890)

Pareils à deux flambeaux aux rayons funèbres,
Les yeux de Lucifer brillent dans les ténèbres,
Et sur son roc assis, effrayant et pensif,
Il est un flot brisé sur le monde récif.

Sur l’éternité il ploie ses ailes noires,
Condamné, exilé, sans sceptre et sans gloire ;
Un croissant de lune, tombé près de lui,
De l’arbre du Néant fruit pesant qui reluit,
Lui rappelle sa nuit éternelle et morne
Et comme l’univers lui-même sans bornes
Qui le couvre telle un insondable linceul.
Ne point mourir et vivre éternellement seul !
Etre proscrit partout comme le vent qui passe !
Ne pas pouvoir lever au ciel ses mains lasses
Pour demander la mort ou demander l’enfer !
Demeurer enchaîné à d’invisibles fers
Lourds comme les astres et tombant des mondes !
Le Démon songe dans la nuit profonde,
Nu dans l’immensité et le froid de l’hiver
Qui s’appesantit sur le chétif univers
Telle une maladie puissante et funeste,
Rose qui s’épanouit en répandant la peste
Et dont les pétales sont immenses et noirs
Empêchant les cœurs de battre et les yeux de voir.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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