Le baiser du sphinx
Franz von Stuck, Baiser du Sphinx (1895)
Le Sphinx, femme à l’étreinte mortelle,
Embrasse sourdement le voyageur
Qui gémit de ses amours cruelles,
Opprimé par son baiser ravageur.
Sa bouche puissante le respire
Avec frénésie, devenu un peu d’air,
Et cette succube qui le désire
Boit son sang qui coule comme un flot clair !
Ses dents mordent les deux lèvres rouges
De son captif qui adore ses fers
Et qui soupire et jamais ne bouge
Sous l’aile chaude de son sombre enfer !
Même sa chevelure est une chaîne
Qu’elle enroule comme un fardeau charmant,
Avec amour et aussi avec haine,
Autour du corps brûlant de son amant
Qui aimera jusqu’à son heure dernière
Celle qui l’opprime et qui le chérit
D’une étrange et ténébreuse manière
Et qui dit : « Qui m’aime pour moi périt ! »
Accablé par cette beauté altière
Sur le rocher éternel de l’amour,
Il mourra et il sera matière
Et ne verra point les rayons du jour.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
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jeudi 26 janvier 2017
Le baiser du Sphinx
mercredi 25 janvier 2017
La solitude de Lucifer
la solitude de lucifer
Franz von Stuck,
Lucifer (1890)
Pareils
à deux flambeaux aux rayons funèbres,
Les
yeux de Lucifer brillent dans les ténèbres,
Et
sur son roc assis, effrayant et pensif,
Il
est un flot brisé sur le monde récif.
Sur
l’éternité il ploie ses ailes noires,
Condamné,
exilé, sans sceptre et sans gloire ;
Un
croissant de lune, tombé près de lui,
De
l’arbre du Néant fruit pesant qui reluit,
Lui
rappelle sa nuit éternelle et morne
Et
comme l’univers lui-même sans bornes
Qui
le couvre telle un insondable linceul.
Ne
point mourir et vivre éternellement seul !
Etre
proscrit partout comme le vent qui passe !
Ne
pas pouvoir lever au ciel ses mains lasses
Pour
demander la mort ou demander l’enfer !
Demeurer
enchaîné à d’invisibles fers
Lourds
comme les astres et tombant des mondes !
Le
Démon songe dans la nuit profonde,
Nu
dans l’immensité et le froid de l’hiver
Qui
s’appesantit sur le chétif univers
Telle
une maladie puissante et funeste,
Rose
qui s’épanouit en répandant la peste
Et
dont les pétales sont immenses et noirs
Empêchant
les cœurs de battre et les yeux de voir.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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