CONTE: MARIE LA FILLE DU ROI (PARTIE Iv)
IV. Comment le prince amoureux épousa la belle Marie
Le jeune prince, dans ses transports
redoutables,
Désirait épouser la princesse noble
Le jour même, par sa grande beauté
charmé
Et car son cœur était de la perdre
alarmé.
Mais la princesse dont toutes étaient
jalouses
Lui dit : « Seigneur,
avant que je ne vous épouse,
Mon vieux père, qui m’a châtiée avec
fureur,
Doit venir aux noces et revenir de son
erreur. »
Le prince envoya trois de ses courriers
fidèles
Vers le vieux roi, zélés et comme muni d’ailes.
Ils revinrent bientôt, tristes
aventuriers.
Marie leur demanda : « Pourquoi,
mes bons courriers,
Etes-vous si tristes ? » « A
cause d’une bassesse,
Lui répondirent-ils. Sachez, noble
princesse,
Que le roi votre père a perdu la raison
Car attendre sa mort n’était plus de
saison
Et son fils et sa fille avant le dépouillèrent
De tout ce qu’il avait, et tous deux se
souillèrent
D’un crime qui effraie et les hommes et
les cieux.
Comme il se plaignait et n’était pas
silencieux,
Dans un sombre cachot profond ils l’enfermèrent. »
Le prince et la princesse Marie s’alarmèrent
De ces tristes nouvelles, et la belle
pleurait.
Pour qu’elle se calmât et comme il l’adorait,
Son fiancé lui dit : « Je
vous jure vengeance
Et s’il le faut ferai périr cette
engeance
Pour vous plaire, ma belle ; je
vais m’y envoler. »
Et il tâchait de son mieux de la
consoler.
« Je veux que mon père récupère son
trône
Et sur son pauvre chef remettre la
couronne,
Dit à nouveau Marie, et s’il est sain d’esprit,
Je vous épouserai et mon cœur sera
épris. »
Les parents du prince à des seigneurs se
liguèrent
Et aux enfants ingrats déclarèrent la
guerre
Pour qu’ils fussent châtiés et le prince
content.
La farouche bataille ne dura point
longtemps ;
Ils furent vaincus et on vengea le vieux
père.
Mais comment diriger son royaume prospère
Alors qu’il devint fou ? Le prince,
patiemment,
Attendit une année, inébranlable amant,
De soins, de caresses, de dévouement
sans bornes,
Pour qu’on pût de son mal guérir le père
morne.
Rien ne s’opposait au mariage désormais
Et aux souhaits que le prince amoureux
formait,
Et on le célébra avec un grand faste
En y invitant tout le royaume vaste ;
On mangea, on but, on rit et on s’enivra
Et aux débauches des banquets on se
livra.
Moi aussi j’assistai à ces fêtes
exquises,
Comme je n’étais ni princesse ni
marquise,
On me mit sous la table, et ce soir mon
destin
Etait d’avoir sur le nez des os du
festin.
[FIN DU CONTE: MARIE LA FILLE DU ROI]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2163.
mercredi 24 juin 2015
Conte: Marie la fille du roi (Partie IV)
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