Conte: Marie la fille du roi (Partie I)

CONTE: marie la fille du roi (PARTIE I) I. L’injuste châtiment que le roi infligea à sa fille Marie Un roi avait jadis deux fils et une fille. Quand il devint vieux, il appela sa famille Et il lui annonça : « Je vais bientôt mourir. De quelle façon vous voyez-vous me chérir ?  Dites-le-moi avant que je ne vous cède Mes innombrables biens et ce que je possède. » La première fille dit : « Je vais vous confier Que je laisserais pour vous Jésus-Christ crucifier Une seconde fois ; qu’elles me soient ravies, Je vous aime plus que mon âme et ma vie. » « Viens m’embrasser, ma fille au cœur empli d’amour. » S’avançant, le jeune homme vint lui dire à son tour : « Plus que ce royaume si vaste et prospère Qui me reviendra, je vous aime, mon père, Et si tel est votre désir, vous l’accordant, Je me jetterais, content, dans un brasier ardent. » « Viens m’embrasser, mon fils. Que Dieu te bénisse Et que ta vie jamais ainsi ne finisse. » La cadette, Marie, devant son père vint Et lui dit simplement, sans qu’elle ne lui tînt De vains discours : « La vie m’est grâce à vous permise, Et comme une fille dévouée et soumise Doit chérir un père tel que vous vous chéris. » A ces paroles, le vieux roi aguerri Mais demeuré toujours sensible aux flatteries, Cria, le visage sombre et avec furie : « Tu n’es qu’une ingrate ! va-t’en ! va-t’en ! va-t’en !  Disparais, misérable ! Qu’est-ce que tu attends ? » Et la malheureuse d’obéir obligée Monta dans sa chambre et pleura, affligée. Elle alla ramasser à cette heure où on dort Toutes ses belles robes brodées d’argent et d’or Et en pleurant toujours la douce fillette Les cacha dans une grande et blanche serviette. Elle partit. Comme la nuit l’épouvanta, Marie prit la route que le sort présenta A ses blancs pieds errants alors la première Et voyagea dans l’ombre en priant la lumière Du jour de reluire pour elle rapidement Pour éclairer son long chemin limpidement. [A SUIVRE] Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène