CONTE: LES SEPT PAIRES DE SOULIERS DE FER ET LES TROIS BAGUETTES DE BOIS (PARTIE Iv)
IV. Comment le roi récompensa la belle Catarinella
qui sauva son cher fils
Suite à un long voyage, la jeune
aventurière
Vit le ciel exaucer ses ferventes
prières,
Car après le repos qui lui fut refusé
Ses sept souliers et ses baguettes
étaient usés.
Par un pareil exploit son ardeur
ravivée,
Au Monte Incudine elle fut arrivée,
Qui n’était pas bien loin, au coucher du
soleil,
Alors que son sommet lointain devenait
vermeil.
Au pied de la montagne, dans la
solitude,
Au roi qui l’attendait avec inquiétude
Elle dit : « Je n’ai
plus, maintenant, à marcher.
Attendez-moi un peu, je viendrai vous
chercher. »
Quand Catarinella fut au château de
marbre,
Elle entendit les pierres, les bêtes et
les arbres,
Parler, danser, chanter et la bienvenir
Et se courber devant elle pour la bénir.
« Bonjour », lui disaient-ils
comme s’ils l’attendaient,
Et son sourire et sa voix leurs bonjours
rendaient.
Le gardien vint à elle. L’austère
chevalier
Lui demanda : « Tes trois
baguettes et tes souliers
Sont-ils usés ? Sinon ta mort est
certaine. »
« Oui, répondit-elle, à des
contrées lointaines
Pour les user comme il se doit j’ai
voyagé
Et j’ai été aidée par trois bonhommes
âgés.
Je veux ressusciter le prince sans
attendre. »
« Attends un peu, dit le gardien d’une
voix tendre,
A ceux qui l’entourent donne la vie
avant.
Lorsqu’il s’éveillera tout à coup en
rêvant,
Il ne se sentira point seul. Ta
vaillance
Mérite mes éloges et ma bienveillance,
Et nul n’a réussi avant toi la mission. »
La fillette trempa avecque compassion
Un morceau de baguette de bois dans une
eau claire
Donnée par le gardien souriant pour lui
plaire,
En toucha les statues en disant : « Par
cette eau
Je te donne la vie. », et les gens
du château
Prenaient vie, et comme des enfants qui
dormirent,
Aussitôt à marcher et à parler se
mirent.
Quand le fils du roi fut enfin
ressuscité,
Il demanda son père. Avec célérité
Catarinella le fit venir. Le père
Pleurait de bonheur et dit à son fils : « J’espère
Que vous récompenserez en devenant son
mari
Cette beauté dont le cœur pour vous fut
marri
Et qui pour vous sauver a parcouru le
monde. »
Et il serrait son fils, plein d’une joie
profonde,
Comme s’il l’étouffait tant il était
heureux.
De la beauté de sa bienfaitrice amoureux
Comme elle de ses grâces, sans en être blême,
Le prince l’épousa. Les noces le jour
même
Furent célébrées, et parmi les invités
Etaient les compagnons de sa captivité,
Heureux de vivre, et qui se
dédommagèrent
Car ils burent comme quatre et ils
mangèrent.
Catarinella et le prince, emplis d’amour,
Retournèrent au royaume après cinq ou
six jours –
Du conteur excusez la vieillesse fatale –
Dès qu’ils furent arrivés dans la
capitale,
Les cloches sonnèrent de joie. On
entendit
La plus belle musique, car pendant trois
lundis
La poire, la noix et l’amande donnaient
Un concert à tout le royaume et l’étonnaient.
[FIN DU CONTE: LES SEPT PAIRES DE SOULIERS DE FER ET LES TROIS BAGUETTES DE BOIS]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
mardi 9 juin 2015
Conte: Les sept paires de souliers de fer et les trois baguettes de bois (Partie IV)
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