jeudi 18 juin 2015

Conte: Les deux boîtes (Partie II)

CONTE: LE DEUX BOÎTES (PARTIE Ii)


II. Comment le fils du roi découvrit la ruse de la princesse et convainquit son père de la chasser du palais

Neuf mois passèrent, et la charbonnière morose
De quitter son prince, à un enfant blanc et rose,
Fort beau, donna naissance, et au même soir
La jeune et belle mère demanda à le voir.
Le prince vint ; elle lui montra, radieuse,
L’enfant qui était dans son écharpe soyeuse
Par sa ceinture de pesants diamants serré
Et au doigt son anneau aux autres préféré.
Le prince s’étonna : « Par quelle aventure
Cet anneau, cette écharpe et cette ceinture
Se trouvent-ils ici ? » demanda-t-il, surpris.
La belle charbonnière dont il resta épris
Lui raconta alors toute son histoire.
Le prince lui dit qu’elle était en sa mémoire,
Qu’il n’épouserait qu’elle, et qu’il allait châtier
La princesse. Il alla chez son vieux bijoutier
Et lui dit : « Faites-moi deux boîtes, la première
En or, mais travaillée d’une façon grossière,
Et l’autre en argent mais qui montre, cher Gérard,
Votre génie chenu ainsi que tout votre art. »
Il les présenta, quand on finit de les faire,
A son père le roi. « Celle que préfère,
Lui demanda le prince, votre majesté voir,
Est-elle en argent ou or ? Je le veux savoir. »
« Celle en or, dit le roi, vaut beaucoup sans doute,
Mais faite comme une vieille qui a la goutte ;
L’autre est en argent mais d’une grande beauté,
Et faite avec art, a un air de royauté. »
« Quelle est donc celle que vous aimez, mon père ? »
« Celle en argent, mon fils. » « Eh bien ! J’espère
Que vous comprendrez ce que je veux vous prouver :
La boîte en or qu’on ne peut que laide trouver
Est la femme qui est mon épouse alarmante,
L’autre en argent mais aux qualités charmantes
Est la charbonnière, objet de mes amours,
Et elle et moi sommes amoureux pour toujours. »
Le prince, en même temps, conta la ruse infâme
Et la vie scandaleuse de sa vicieuse femme.
Courroucé, le roi fit la princesse appeler
Et en voyant ses pleurs honteusement ruisseler
Il la renvoya chez ses parents sans la plaindre.
Le beau prince épousa la charbonnière tendre
Qui l’aimait comme lui en était amoureux
Et avec laquelle il vécut toujours heureux.

[FIN DU CONTE: LES DEUX BOÎTES]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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