CONTE: LE PETIT ROI JEANNOT (PARTIE Iv)
IV. De quelle manière le petit roi Jeannot réussit à
trouver et à libérer la Belle aux cheveux d’or
Le petit roi Jeannot, d’être sauvé
content,
Suivit patiemment la route et marcha
longtemps
Avant d’arriver au cimetière vide
Où il s’empara de la tête livide ;
Le Merle blanc l’aida à trouver le chemin
Et lui dit : « Mon
maître, vous serez, le lendemain,
Au château où la Belle aux cheveux d’or
demeure. »
Quand Jeannot était las de ces sombres
heures
Où il marchait et en était désespéré,
Le Merle lui chantait de beaux airs
éthérés,
Et il en oubliait ses fatigues mornes.
Il traversa une forêt semblant sans
bornes,
Dont les arbres étaient si épais et si
touffus
Que le voyageur en était souvent confus
Et que le soleil n’y reluisait point,
blême.
Jeannot aperçut un château sans emblèmes
Qui était immense et semblait hospitalier,
Mais qui semblait depuis fort longtemps
oublié,
Car Jeannot ne voyait pour le garder
personne,
Et toutes ses portes étaient ouvertes et
bessonnes.
Il parcourut avec précaution, les pieds
nus,
Une longue suite d’appartements devenus
A des tombeaux pareils, déserts, sans
bruit faire,
En retenant son souffle qu’il essayait
de taire.
Il vit le lion hideux, qui était le
gardien
De la Belle aux cheveux d’or, qu’il
gardait si bien
Que, quand il s’endormait, le monstre
difforme
Prenait sa tête entre ses pattes énormes
De peur qu’un ravisseur ne vînt la lui
ravir,
Car son étrange amant aimait à l’asservir.
Lorsque Jeannot était entré, la sombre
bête
Tenait entre ses griffes la charmante
tête
De la Belle, en fermant les yeux à
moitié.
Pour endormir ce fauve qui n’a point de
pitié,
Le Merle siffla d’un air doux. Le lion
farouche
S’endormit ; Jeannot mit un doigt
sur sa bouche
Pour que la Belle se tût, quand il se
montra.
Il l’ôta doucement, et bien qu’il la
rencontrât
Pour la première fois, elle ne prit
point la fuite.
A sa place il mit la tête de mort
ensuite
Dans les griffes du lion, et quitta
promptement
Avec la Belle qui lui souriait doucement
Le château, avant le réveil du lion
funeste.
Le petit roi Jeannot, fort content, fut
preste
A marcher, pour revenir à ses royaux
parents
Avec les deux merveilles, car en s’en
emparant
Il serait le nouveau roi après son père.
Il rencontra, dans sa route, ses deux
frères,
Qui virent bien qu’il ne leur restait
plus, hélas,
Qu’à rebrousser chemin, bien mécontents
et las.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
mardi 10 mars 2015
Conte: Le petit roi Jeannot (Partie IV)
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