CONTE: le petit roi jeannot (PARTIE I)
Il était une
fois un roi et une reine
Qui régnaient
sur de vastes contrées sereines,
Appesantis par
leurs sceptres et par leurs hauberts.
Ils avaient
trois garçons : l’aîné s’appelait Hubert,
Le second
Poucet, et Jeannot le troisième.
Jeannot était celui
que tout le royaume aime,
Car il était
doux et faisait la charité
A tous les
humbles et à tous les déshérités.
Lorsque les
trois princes grandirent et furent en âge
De montrer leurs
talents et quitter le ménage,
Le roi leur dit : « Le
temps est venu des travaux ;
Demain, vous
partirez tous trois sur vos chevaux
Quérir le Merle
blanc enchanté qui ramène
A l’âge de
quinze ans les destinées humaines,
Et chercherez
aussi la Belle aux cheveux d’or
Qui dans un
château que nul ne connaît s’endort.
Celui d’entre
vous qui ramènera ces merveilles
Sera le nouveau
roi. » Les voilà qui s’éveillent,
Le lendemain, et
qui prennent la route, bien armés,
Et de s’aventurer
loin du château charmés,
Munis pour ce
voyage de l’argent nécessaire.
Ils arrivèrent à
un carrefour et cessèrent
De galoper,
devant trois chemins différents.
L’un était large
et droit ; Hubert, le préférant
Aux deux autres,
le prit. L’autre route, bien belle,
Etait brodée d’arbres ;
Poucet la prit. Rebelle,
Tortueuse et
étroite, désertée des moineaux,
La troisième fut
prise par le petit Jeannot
Qui dit à ses
frères : « Que rien n’importune
Votre voyage. Je
vous souhaite bonne fortune ! »
Ils se
séparèrent, et après avoir marché
Plusieurs jours,
chacun de son côté, et cherché,
Les aînés
parvinrent, las et pleins de doutes,
A un bel endroit
où s’unissaient les deux routes,
Et ils se mirent
ensemble, alors, à voyager,
A tous les
chemins où ils purent s’engager
Demandant aux
gens qui passaient, l’âme incertaine,
Où trouver le
Merle et la beauté lointaine.
« Pardieu,
messires ! leur répondit-on, rieurs,
Vous ne les
trouverez ni ici ni ailleurs.
Ce n’est qu’une
vieille fable de nos grands-mères. »
Ces paroles,
pour eux, étaient bien amères,
Mais d’autres leur
disaient sombrement, en tremblant,
Que la Belle aux
cheveux d’or et le Merle blanc
Existaient, mais
que nulle humaine créature
Ne put les
ramener en allant à l’aventure,
Qu’ils étaient
de nobles et de vaillants étrangers
Pour qu’ils
bravassent ainsi les sinistres dangers,
Et que nul,
comme leurs serviteurs qui leur parlent,
Ne sait où se
trouvent la Belle et le Merle.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
vendredi 6 mars 2015
Conte: Le petit roi Jeannot (Partie I)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: