vendredi 6 mars 2015

Conte: Le petit roi Jeannot (Partie I)

CONTE: le petit roi jeannot (PARTIE I)

 I. Pourquoi trois frères, qui sont aussi trois princes, partirent à l’aventure

Il était une fois un roi et une reine
Qui régnaient sur de vastes contrées sereines,
Appesantis par leurs sceptres et par leurs hauberts.
Ils avaient trois garçons : l’aîné s’appelait Hubert,
Le second Poucet, et Jeannot le troisième.
Jeannot était celui que tout le royaume aime,
Car il était doux et faisait la charité
A tous les humbles et à tous les déshérités.
Lorsque les trois princes grandirent et furent en âge
De montrer leurs talents et quitter le ménage,
Le roi leur dit : « Le temps est venu des travaux ;
Demain, vous partirez tous trois sur vos chevaux
Quérir le Merle blanc enchanté qui ramène
A l’âge de quinze ans les destinées humaines,
Et chercherez aussi la Belle aux cheveux d’or
Qui dans un château que nul ne connaît s’endort.
Celui d’entre vous qui ramènera ces merveilles
Sera le nouveau roi. » Les voilà qui s’éveillent,
Le lendemain, et qui prennent la route, bien armés,
Et de s’aventurer loin du château charmés,
Munis pour ce voyage de l’argent nécessaire.
Ils arrivèrent à un carrefour et cessèrent
De galoper, devant trois chemins différents.
L’un était large et droit ; Hubert, le préférant
Aux deux autres, le prit. L’autre route, bien belle,
Etait brodée d’arbres ; Poucet la prit. Rebelle,
Tortueuse et étroite, désertée des moineaux,
La troisième fut prise par le petit Jeannot
Qui dit à ses frères : « Que rien n’importune
Votre voyage. Je vous souhaite bonne fortune ! »
Ils se séparèrent, et après avoir marché
Plusieurs jours, chacun de son côté, et cherché,
Les aînés parvinrent, las et pleins de doutes,
A un bel endroit où s’unissaient les deux routes,
Et ils se mirent ensemble, alors, à voyager,
A tous les chemins où ils purent s’engager
Demandant aux gens qui passaient, l’âme incertaine,
Où trouver le Merle et la beauté lointaine.
« Pardieu, messires ! leur répondit-on, rieurs,
Vous ne les trouverez ni ici ni ailleurs.
Ce n’est qu’une vieille fable de nos grands-mères. »
Ces paroles, pour eux, étaient bien amères,
Mais d’autres leur disaient sombrement, en tremblant,
Que la Belle aux cheveux d’or et le Merle blanc
Existaient, mais que nulle humaine créature
Ne put les ramener en allant à l’aventure,
Qu’ils étaient de nobles et de vaillants étrangers
Pour qu’ils bravassent ainsi les sinistres dangers,
Et que nul, comme leurs serviteurs qui leur parlent,
Ne sait où se trouvent la Belle et le Merle.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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