lundi 9 mars 2015

Conte: Le petit roi Jeannot (Partie III)

CONTE: LE PETIT ROI JEANNOT (PARTIE IIi)


III. Comment le fidèle renard aida le petit roi Jeannot une deuxième fois

Le renard disparut et Jeannot repartit.
Bien des jours et bien des nuits, le noble petit
Chemina dans l’ombre et dans la solitude
En cherchant le château promis sans lassitude.
Il le vit, éclairé de cent radieux flambeaux,
Et qui était plus grand, plus auguste et plus beau
Que le château de son père. Tout en marbre,
Il était entouré d’une forêt d’arbres
Sombre et épaisse, qu’on contemplait en tremblant.
En s’y promenant, Jeannot trouva le Merle blanc
Qui était dans une cage bien vilaine,
Aussi grossière, mal confectionnée et vaine
Que celles où les enfants mettent des oisillons.
Au lieu de l’y laisser dormir sans carillon
Et suivre du renard les conseils bien sages,
Jeannot plaça l’oiseau dans une grande cage
Toute dorée, et qui se trouvait à côté.
Le Merle se mit à chanter et à sauter
Pour montrer sa joie et sa reconnaissance,
Et son chant était d’une telle puissance
Qu’il éveilla les gens du château endormis
Qui accoururent, aussi nombreux que des fourmis,
Et s’emparèrent de Jeannot, qu’ils ligotèrent
Et dans un cachot sombre et pierreux jetèrent.
Il y faisait bien noir, il y faisait bien froid,
La lumière y entrait d’un soupirail étroit
Et que d’énormes barres de fer garnissaient.
Le roi Jeannot croyait que ses jours finissaient
Dans ce cachot par une porte de chêne fermé.
Or, le renard vint pour le jeune homme alarmé
A qui il reprocha, mais d’une voix tendre,
D’oublier le conseil qu’il lui fit entendre,
Et il commanda à la porte de s’ouvrir.
Il fit sortir Jeannot, qu’il vint pour secourir,
Du château, sans qu’il ne fût aperçu des gardes,
Et l’aida à prendre le Merle blanc. « Regarde
Lui dit-il, cette route ; prince, tu la suivras
Et à un cimetière désert tu arriveras.
Tu y trouveras une tête de mort. Sans attendre,
N’oublie point qu’il te faut, petit Jeannot, la prendre
Pour la mettre dans les griffes du lion qui dort
Et garde, farouche, la Belle aux cheveux d’or.
Ne le réveille pas, surtout, car de coutume,
Quand il ouvre la bouche, sa flamme consume
Tout à plus de sept lieues de son fatal endroit.
Et au sceptre et à la gloire tu auras droit ;
Va, de ce lion trouve la sombre tanière,
Le Merle te dira où est la prisonnière.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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