CONTE: LE PETIT ROI JEANNOT (PARTIE IIi)
III. Comment le fidèle renard aida le petit roi
Jeannot une deuxième fois
Le renard disparut et Jeannot repartit.
Bien des jours et bien des nuits, le
noble petit
Chemina dans l’ombre et dans la solitude
En cherchant le château promis sans
lassitude.
Il le vit, éclairé de cent radieux
flambeaux,
Et qui était plus grand, plus auguste et
plus beau
Que le château de son père. Tout en
marbre,
Il était entouré d’une forêt d’arbres
Sombre et épaisse, qu’on contemplait en
tremblant.
En s’y promenant, Jeannot trouva le
Merle blanc
Qui était dans une cage bien vilaine,
Aussi grossière, mal confectionnée et
vaine
Que celles où les enfants mettent des
oisillons.
Au lieu de l’y laisser dormir sans
carillon
Et suivre du renard les conseils bien
sages,
Jeannot plaça l’oiseau dans une grande
cage
Toute dorée, et qui se trouvait à côté.
Le Merle se mit à chanter et à sauter
Pour montrer sa joie et sa
reconnaissance,
Et son chant était d’une telle puissance
Qu’il éveilla les gens du château
endormis
Qui accoururent, aussi nombreux que des
fourmis,
Et s’emparèrent de Jeannot, qu’ils
ligotèrent
Et dans un cachot sombre et pierreux
jetèrent.
Il y faisait bien noir, il y faisait
bien froid,
La lumière y entrait d’un soupirail
étroit
Et que d’énormes barres de fer
garnissaient.
Le roi Jeannot croyait que ses jours
finissaient
Dans ce cachot par une porte de chêne
fermé.
Or, le renard vint pour le jeune homme
alarmé
A qui il reprocha, mais d’une voix
tendre,
D’oublier le conseil qu’il lui fit
entendre,
Et il commanda à la porte de s’ouvrir.
Il fit sortir Jeannot, qu’il vint pour
secourir,
Du château, sans qu’il ne fût aperçu des
gardes,
Et l’aida à prendre le Merle blanc. « Regarde
Lui dit-il, cette route ; prince,
tu la suivras
Et à un cimetière désert tu arriveras.
Tu y trouveras une tête de mort. Sans
attendre,
N’oublie point qu’il te faut, petit
Jeannot, la prendre
Pour la mettre dans les griffes du lion
qui dort
Et garde, farouche, la Belle aux cheveux
d’or.
Ne le réveille pas, surtout, car de coutume,
Quand il ouvre la bouche, sa flamme
consume
Tout à plus de sept lieues de son fatal
endroit.
Et au sceptre et à la gloire tu auras
droit ;
Va, de ce lion trouve la sombre tanière,
Le Merle te dira où est la prisonnière.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
lundi 9 mars 2015
Conte: Le petit roi Jeannot (Partie III)
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