jeudi 15 janvier 2015

Conte: Le Cordon enchanté (Partie IV)

CONTE: LE CORDON ENCHANTÉ (PARTIE IV) 


IV. De quelle manière le jeune mousse se vengea des pirates, qui furent châtiés pour leurs crimes

Pendant trois jours, le mousse à souhait éprouva
Son cordon magique, et au quatrième se trouva
Près du port où allait le navire des corsaires,
Des flots tumultueux fatals émissaires.
Comme à ce moment son grand tonneau surnageait
Et derrière les pirates de lui-même s’engageait,
Le garçon entendit les matelots surpris dire,
Ne tardant pas, à les ouïr, à être emplis d’ire :
« N’est-ce pas là le fût où nous avons jeté
Le jeune mousse insolent que nous avons buffeté ? 
Comment se fait-il que ce garnement vive
Et que son tonneau en ce moment nous suive ? »
« Parbleu ! dit un pirate, oui, je le reconnais. »
« Nous ne garderons pas nos têtes dans nos bonnets,
Dit le capitaine, si ce diable arrive à terre.
Il ne faut pas que son tonneau trop loin erre,
Ou il nous dénoncera, s’il est toujours dedans. »
A la mer ils mirent une embarcation, ardents,
Mais le petit garçon dit : « Qu’avant ces sauvages,
Mon cordon, j’atteigne le salutaire rivage. »
Une grosse vague vint prendre le tonneau qu’elle posa
A sec sur le rivage, avant que nul n’osât
S’en saisir. Quelques gens de la ville qui passaient
Trouvèrent le tonneau que les flots embrassaient,
Et le crurent d’abord vide, avant d’ouïr crier
Le petit mousse, et de le libérer les prier.
Quand il fut défoncé, ils en libérèrent
Le garçon qu’étonnés ils considérèrent
En lui demandant quel monstre l’avait mis là,
Et lui, de voyager de cette manière fort las,
Leur répondit : « Voyez-vous ce grand navire ?
Sur son bord des pirates sanguinaires ravirent
Mille richesses, et tuèrent l’équipage ennemi.
Dans ce grand tonneau que vous voyez je fus mis
Car ces noirs criminels voulaient cacher leurs crimes.
Fouillez leur navire ; que la justice les prime. »
On fouilla le navire, et on trouva, alors,
Les marchandises volées, des bijoux et de l’or.
On pendit les pirates, qui devinrent blêmes,
Au grand bonheur du jeune mousse, le soir même,
Et épargna à sa demande le matelot
Qui le sauva en le faisant jeter aux flots.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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