Conte: Le Cordon enchanté (Partie III)

CONTE: LE CORDON ENCHANTÉ (PARTIE III)  Conte: Le Cordon enchanté (Partie I) Conte: Le Cordon enchanté (Partie II) III. Comment le jeune mousse se tira d’affaire, grâce à son petit cordon enchanté Enfermé au tonneau qui sur les vagues flottait, Le jeune garçon qui sans fin y pivotait Se dit : « Un navire me sauvera peut-être, Ou les flots seront moins que ces pirates traîtres Et me jetteront sur un rivage, ou je mourrai. Je dois prolonger ma vie le plus que je pourrai. » Il ne mangeait, de son tonneau sombre otage, Qu’un peu de biscuit ; pour faire durer davantage Ses provisions, il le trempait dans un peu d’eau, Tandis que la mer le portait, tremblant fardeau. Ne pouvant se laver ou se changer, sale, Captif qu’il était des ondes colossales, Les poux commençaient à le piquer sans pardon. En se grattant la main il toucha son cordon : « Ah ! se dit-il, je suis un sot, énergique, Comment n’ai-je point pensé à mon cordon magique ? Il est venu enfin, le moment de voir S’il l’est en vérité et s’il a du pouvoir. Je vais lui demander de diriger ma route, Ce qu’il pourra faire s’il est enchanté, sans doute, Vers le même port où va le navire où j’étais. » « Mais, disait-il pendant qu’ainsi il méditait, Pour que je puisse faire pendre ces gens méchantes, Il va falloir que moi-même je m’enchante Et devienne invisible ainsi que ma maison, Avant d’arriver au port et leur pendaison, Car s’ils me voient, cette fois, ma mort est certaine. » Bien qu’il fût à une distance fort lointaine Du navire, aussitôt qu’il forma ce désir, Notre petit garçon sentit avec plaisir Le vent qui poussa son tonneau dans le sillage Du navire poursuivant son périlleux voyage. De la faim et de la soif le mousse souffrait ; Il dit : « Qu’une bouteille de bon vin et du pain frais Apparaissent, et que mon cordon me les apporte. » La joie de notre mousse était bien forte De voir et le vin et le pain frais arriver. Il fit un bon repas copieux sans se priver, Et grâce à son cordon il demeurait en vie Et avait toutes les choses qui lui faisaient envie. [A SUIVRE] Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène