dimanche 1 juillet 2018

Cœur de verre

CŒUR de verre 

Mets ta tête sur mon cœur encore,
Entends-tu battre ce cœur qui t’adore,
Faiblement, tel un ruisseau murmurant
Qui chante et s’en va, dans les bois errant ?
Ce cœur aussi frêle que la brise
Est de verre et la tempête le brise,
Quand elle gronde avec dévouement ;
Le vertige, ce vaste secouement,
Le prend dans ses gigantesques serres !
Mon cœur, hélas, n’est point un cœur de pierre !
C’est un ciel empli de nuages clairs,
C’est un jardin infini et désert
Que rongent les herbes parasites,
Sans fleurs, qu’aucun humain ne visite,
Vaste et dévasté, aride et ridé !
Tous les parfums s’y sont suicidés !
Mon cœur est un bois labyrinthique
Où l’on trouve maints monstres antiques,
Maints satyres hirsutes, maints démons
Qui, le soir, chantent et dansent sur les monts,
Et des spectres anciens et bizarres
Pourchassant des nymphes qu’ils effarent.

Et ce cœur dont la souffrance est la loi
Languit d’amour pour un baiser de toi.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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