vendredi 29 juin 2018

Les voyageurs

Les voyageurs

Cherchant un abri lointain, ils errent,
Leurs sacs au dos et devant eux leurs chiens,
Hommes et femmes qui partout n’ont rien
Et dont la demeure est toute la terre ;

Ils dorment sous les ponts, devant les fleuves,
Dans les souterrains et sur les trottoirs,
Et partout où l’on passe on peut les voir,
L’œil luisant comme une pièce neuve,

Brûlés par le soleil, faméliques,
Châtiés par le monde et les éléments !
On ne sait pourquoi, on ne sait comment
Ils vivent, êtres écrits en italiques,

Marginaux, vastes fautes d’orthographe
Tombées dans cette prose de l’humain
Et solécismes qui font leur chemin
En souillant le divin paragraphe !

Tous ont un but, une ambition, un rêve ;
Eux, il leur suffit de trouver, la nuit,
Un peu d’herbe ou un pavé loin du bruit,
Avant que le soleil ne se lève,

Pour dormir jusqu’à l’aurore suivante
Comme l’oiseau fatigué dans son nid,
D’un sommeil léger et jamais fini
Que toute la société épouvante.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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