jeudi 17 mai 2018

La Mort malade

La mort malade

La Mort, pâle comme ses victimes,
Erre en boitant dans les immensités
Et en menaçant les vastes cités
Avec sa faux rouillée par ses crimes

Comme une vieille femme tremblante
Qui marche, sa canne en bois dans sa main ;
Et elle entend les rires des humains
Qui se moquent de cette turbulente

Vêtue de loques noires, ridicules,
Qui tousse en marchant et marche en toussant
Et qui fait des grimaces aux passants
En s’en allant dans le crépuscule,

Appesantie par son immense rêve :
Tuer l’humanité ! sombre fardeau,
Les dents cassées comme son petit dos
Et comptant les soleils qui se lèvent.

Enivrés par l’alcool de la Science,
Les mortels oublient la mortalité,
Le destin, le temps, la fatalité,
Et sourient à la vie avec vaillance,

Se croyant immortels, ces éphémères,
Tandis que la Mort, au soleil couchant,
Les cheveux gris, le sourire méchant,
Dans l’ombre se moque de leurs chimères.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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