samedi 26 mai 2018

L'inconscience de Sisyphe

L'inconscience de sisyphe

Les dieux sont morts, mais Sisyphe l’ignore,
Roulant son rocher du soir à l’aurore,
Ecrasé, balafré et mutilé,
Par son destin ridicule appelé.
Couvert de sang et de sueur dans l’ombre,
Il gravit le mont, travailleur sombre
Dont l’employeur est sinistre et absent,
Sans gémir, puissant et impuissant,
Regardant son fardeau granitique,
Ne regardant ni le ciel antique
Traversé de fantastiques lueurs,
Ni le désert comme lui en sueur,
Avec des oasis au visage,
Qui s’étend, inexorable passage
Infini, ne conduisant nulle part.

Sisyphe poursuit, obstiné, hagard,
Son œuvre devenue deux fois inutile,
Son ennui aussi grand qu’une ville
Dont nul Thésée ne parvient à sortir,
Et qu’il veut dans le Tartare bâtir.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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