jeudi 6 avril 2017

La Dévoration de Diomède

LA dévoration de diomède

Gustave Moreau, Diomède dévoré par ses chevaux (1865)

Diomède de Thrace, monstre abhorré
Dont les hôtes sont morts dans les chaînes,
Vaincu par Héraclès, est dévoré
Par ses juments nourries de chair humaine.

Elles mangent leur maître tout sanglant
Comme dans les montagnes un peu d’herbe,
Qui avec des gestes vains et violents
Lutte contre ses bêtes superbes,

Courroucée, dont les museaux sont fumants
Comme une terrible et profonde forge
Et comme une mer d’hiver écumants
Tandis qu’elles lui mordent la gorge

Les bras, les pieds et l’impassible cœur,
Pareilles aux lubriques Ménades
Qui déchirèrent Orphée avec fureur,
Le sein empli de son amour malade !

Comme l’orage ennemi des flambeaux
Démantèle les errantes voiles,
Elles répandent ses rouges lambeaux
Jetés partout, ainsi que les étoiles.

Prenez garde, mortels qui frémissez
De cette horrible et sanglante histoire,
Aux sombres bêtes que vous nourrissez
Et qui vous mangeront dans la nuit noire.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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