dimanche 12 mars 2017

Diogène de Sinope

diogène de sinope 

Jean-Léon Gérôme, Diogène (1860)

Dans sa jarre profonde environné d’ordures,
Diogène, rêvant aux secrets firmamentaux, 
N’ayant que sa besace et son rude manteau,
Evite les rayons et fuit les verdures,

Et il va chaque soir, à la main sa lanterne,
Chercher l’Homme, dit-il, dans toute obscurité,
Avec les spectres noirs seul, en sécurité,
Et errant dans les rues sous la lune terne ;

Les chiens, ses seuls amis, vont à sa tanière,
Le croyant leur semblable et devant lui assis,
Il leur donne souvent un peu de pain rassis
Et les traite d’une bien tendre manière,

On l’a vu, un matin, avec son écuelle,
Demander aux statues l’aumône ; aux Grecs confus
Il a dit : « j’apprends à essuyer les refus. »
Sachant l’humanité avare et cruelle,

Alexandre le Grand, admirant l’ermite,
Vint et lui demanda, en pompeux appareil
S’il voulait quelque chose ; « Hors donc de mon soleil ! »
Lui lança Diogène, raconte le mythe ;

Oublié de tous dans sa retraite putride,
La vérité est qu’il est malheureux et seul,
Que son sale manteau est son sale linceul
Seul comme Prométhée, maudit comme un Atride.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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