diogène de sinope
Jean-Léon Gérôme,
Diogène (1860)
Dans
sa jarre profonde environné d’ordures,
Diogène,
rêvant aux secrets firmamentaux,
N’ayant
que sa besace et son rude manteau,
Evite
les rayons et fuit les verdures,
Et
il va chaque soir, à la main sa lanterne,
Chercher
l’Homme, dit-il, dans toute obscurité,
Avec
les spectres noirs seul, en sécurité,
Et
errant dans les rues sous la lune terne ;
Les
chiens, ses seuls amis, vont à sa tanière,
Le
croyant leur semblable et devant lui assis,
Il
leur donne souvent un peu de pain rassis
Et
les traite d’une bien tendre manière,
On
l’a vu, un matin, avec son écuelle,
Demander
aux statues l’aumône ; aux Grecs confus
Il
a dit : « j’apprends à essuyer les refus. »
Sachant
l’humanité avare et cruelle,
Alexandre
le Grand, admirant l’ermite,
Vint
et lui demanda, en pompeux appareil
S’il
voulait quelque chose ; « Hors donc de mon soleil ! »
Lui
lança Diogène, raconte le mythe ;
Oublié
de tous dans sa retraite putride,
La
vérité est qu’il est malheureux et seul,
Que
son sale manteau est son sale linceul
Seul
comme Prométhée, maudit comme un Atride.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2099.
dimanche 12 mars 2017
Diogène de Sinope
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