vendredi 16 décembre 2016

Psyché aux enfers

psyché aux enfers

Eugène-Ernest Hillemacher, Psyché aux enfers (1865)

Pour retrouver Cupidon, son amant,
La blanche Psyché, belle et maudite
Par la jalouse et sombre Aphrodite,
Fait reluire aux enfers son front charmant ;

Charon, l’éternel et vieux passeur,
Contemple, bien qu’il soit impassible,
Cette douce beauté irrésistible,
Et rêveur, rame avec plus de douceur,

Les morts dont les yeux, comme des flambeaux,
Reluisent dans la nuit qui les assiège,
N’ont jamais vu autant de neige
Et un front aussi doux et aussi beau,

Voulant monter dans la barque, l’un d’eux
A qui Charon donne un grand coup de rame,
Désire enlacer avec fureur l’Âme,
Bien qu’il soit nauséabond et hideux,

Car c’est Psyché, qui émeut l’univers,
Et dont la beauté ressuscite et tue,
Qu’on va contempler comme une statue
Et qui attendrit les vents de l’Hiver,

Et vient, d’Aphrodite souffrant les fers,
Pour voler un peu de Proserpine,
Portant sa boîte comme une épine
Et errant dans les ténébreux enfers.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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