les énervés de jumièges
Évariste-Vital Luminais, Les Énervés de Jumièges (1880)
Pour châtier leurs jeunes fils insoumis,
Clovis et son épouse Bathilde
Cruelle comme l’antique Brunehilde,
Ont brûlé les nerfs de leurs ennemis.
Les deux enfants, faibles, handicapés,
A la merci des ondes de la Seine,
Maudits par le roi et par la reine,
Ont les pieds d’un suaire blanc drapés,
Oubliés dans leur tombeau, que le vent
Conduit à on ne sait quel cimetière,
Et bercés par les vagues altières
Qui gémissent doucement en rêvant.
La bougie allumée dans leur radeau
Comme leurs jeunes jours est éphémère,
Sa flamme est l’aile d’une chimère
Et éclaire les fronts de ces fardeaux
Aussi livides que les fronts des morts
Qui ont perdu leurs chaudes lumières !
En murmurant de vaines prières,
Emplis de tristesse et pleins de remords,
Ils contemplent l’infini et ont froid
Comme s’il y avait dans leurs cœurs de la neige,
Allant sans le savoir à Jumièges
Pour devenir moines, faute d’être rois.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
samedi 17 décembre 2016
Les Énervés de Jumièges
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