dimanche 4 décembre 2016

La colère de Thésée

La colère de thésée

Pierre-Narcisse Guérin, Phèdre et Hippolyte (1802)

Thésée, l’œil plein de flammes,
Abusé par sa femme,
Contemple son fils et dit :
« Hippolyte, sois maudit ! »

Pour sceller son infortune,
Du vœu que lui doit Neptune,
Il s’est souvenu, irrité.
Son fils n’a point mérité,
Certes, ce châtiment sombre,
Mais comme une sinistre ombre
La colère, bandeau noir,
Fourbe, l’empêche de voir
Les radieux artifices
De Phèdre qui au supplice
Condamne un fils innocent
Dont elle répand le sang
Et perce le cœur chaste !
Triste comme Jocaste
Et emplie de ses remords,
Prête à se donner la mort,
Dans sa main blanche elle tient
Un couteau et se souvient.
Sa nourrice lui murmure
Comme sur une ramure
Un nocturne et vil corbeau,
La prière du tombeau.

Hippolyte, honorable,
D’un geste vénérable,
En tremblant du mot final,
Arrête le tribunal
Sans oser se défendre,
Ne daignant rien entendre.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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