lundi 5 décembre 2016

Le Massacre des Innocents

Le massacre des innocents

Léon Cogniet, Le Massacre des Innocents (1824)

Partout dans la ville hasardeuse et sanglante,
Des mères effrayées, en portant leurs petits,
Courent avec le fardeau qui les appesantit
En fuyant les lames aiguisées et violentes ;

Le massacre reluit comme une aurore étrange
Et emplit tous les cœurs d’une pesante nuit,
Tout crie, tout halète, tout se bouscule et fuit,
On marche sur les morts tombés dans la fange,

Les victimes foulent les autres victimes,
Les enfants appellent vainement au secours,
On coupe les ailes à ces jeunes amours
Et on tue les vieillards en les jetant des cimes !

Des nourrissons, pendus à des mamelles rouges,
Devenus livides, tels des angelots pierreux,
Sont de petits cadavres bleuis et poussiéreux
Sur lesquels sont tombés les toits de leurs bouges !

Une pauvre mère, dans ce noir vacarme,
Se cache dans l’ombre d’un vieux débris moussu
Avec son frêle enfant, tremblant et mal ossu,
Qu’effraie le bruit de la tempête des armes,

Et sur sa bouche elle met sa main aimante
Pour qu’on n’entende point ses sanglots et ses cris,
Et voudrait cacher son petit être chéri
Dans son sein de nouveau, où rien ne le tourmente. 


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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