Le massacre des innocents
Léon Cogniet, Le Massacre des Innocents (1824)
Partout
dans la ville hasardeuse et sanglante,
Des
mères effrayées, en portant leurs petits,
Courent
avec le fardeau qui les appesantit
En
fuyant les lames aiguisées et violentes ;
Le
massacre reluit comme une aurore étrange
Et
emplit tous les cœurs d’une pesante nuit,
Tout
crie, tout halète, tout se bouscule et fuit,
On
marche sur les morts tombés dans la fange,
Les
victimes foulent les autres victimes,
Les
enfants appellent vainement au secours,
On
coupe les ailes à ces jeunes amours
Et
on tue les vieillards en les jetant des cimes !
Des
nourrissons, pendus à des mamelles rouges,
Devenus
livides, tels des angelots pierreux,
Sont
de petits cadavres bleuis et poussiéreux
Sur
lesquels sont tombés les toits de leurs bouges !
Une
pauvre mère, dans ce noir vacarme,
Se
cache dans l’ombre d’un vieux débris moussu
Avec
son frêle enfant, tremblant et mal ossu,
Qu’effraie
le bruit de la tempête des armes,
Et
sur sa bouche elle met sa main aimante
Pour
qu’on n’entende point ses sanglots et ses cris,
Et
voudrait cacher son petit être chéri
Dans
son sein de nouveau, où rien ne le tourmente.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
lundi 5 décembre 2016
Le Massacre des Innocents
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