La mort du pauvre
Alexandre
Antigna, La Mort du Pauvre (1855)
Un pauvre est mort dans sa demeure
misérable,
Las, vaincu par la faim et par le
désespoir ;
Il a enfin fermé ses yeux vénérables
Qui rêvaient tous les jours de ne plus
rien voir.
Sa vie ne fut qu’une épuisante agonie,
C’était un être obscur et couvert de
haillons
Qui bravait du Destin l’implacable
ironie,
Et errait dans les rues, le soir, sous
les rayons,
Employé à quelque basse et rude besogne,
Travaillant et mendiant, mendiant et travaillant,
Et promenant partout son grand cœur qui
saigne
Et ses pas fatigués qui demeuraient
vaillants.
Pour le salut de sa famille qui souffre
Son front était empli d’une ingrate
sueur,
Et il sentait sous lui un immense
gouffre
S’ouvrir comme un rêve dans la nuit sans
lueurs.
Sa femme et sa fille pleurent et se
lamentent,
Noires allégories de la sombre Douleur,
Malgré leur pauvreté tristement
charmantes,
En contemplant ce mort sans suaire et
sans couleurs ;
Son fils, qui ne comprend rien aux
arrêts du sort,
Regarde son père, puis il les regarde,
Pour lui, la vie n’est qu’un mot, tout
comme la mort,
Et il leur demande : « Est-ce
que papa dort ? »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
samedi 19 novembre 2016
La Mort du Pauvre
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