mercredi 19 octobre 2016

Les fils de Jacob

Les fils de jacob

Giovanni Francesco Barbieri, dit le Guerchin, Les Enfants de Jacob lui montrant la robe ensanglantée de Joseph (v. 1620)


Devant leur vieux père que ses fils tourmentent,
Lui montrant la robe de son fils trépassé,
Pour torturer son bon cœur de battre lassé,
Les enfants de Jacob rient et se lamentent,

Et le père navré de ses larmes mouille,
Se croyant par le sort à gémir condamné,
Et répétant le nom de Joseph bien-aimé,
La tunique chérie qu’un sang de bouc souille !

Chose terrible que la vieillesse qui pleure
Et sur des joues ridées ces larmes qu’on voit choir !
Monstres dont les cheveux et dont les cœurs sont noirs 
Qui d’un frère abhorré comptiez les heures !

La noire Jalousie est la sœur du Mensonge,
Vin brûlant enivrant les esprits et les cœurs,
Poison invincible qui occit les vainqueurs,
Soleil qui réveille, comme un affreux songe,

De son sommeil troublé le dormeur qui médite
Le meurtre ténébreux, la noire trahison !
Ivresse qui fait perdre aux hommes la raison,
En répandant autour d’eux ses vapeurs maudites !

Et c’est la main qui tient la dague dans l’ombre,
C’est la bouche insultant des spectres et des néants,  
C’est, prêt à terrasser, le poing crispé, géant,
Et le sein que gonflent les ténèbres sombres

Comme une tempête les hurlantes voiles,
Qui ressemblent, la nuit, à de vastes linceuls, 
D’un vaisseau qui erre, sans capitaine et seul,
Sous un firmament noir maudit par les étoiles.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: