Les moires
Francisco de Goya, Moires (1819-1823)
Les Fileuses
errantes et immortelles,
Habitantes du
vaste firmament,
Contemplent, souriantes
et cruelles,
Les hommes qui s’agitent
bruyamment,
Pareils à des
fourmis aveugles et vaines
Cherchant sans
répit la porte et le port,
Tandis que ces
créatures souveraines
Comptent le
temps et méditent le sort ;
Clotho, la
patiente, tisse la vie,
Lachésis déroule
ce frêle fil,
Atropos le coupe,
sombre et ravie,
Avec sa loupe,
ouvrant son œil subtil,
Une autre
créature contemple
L’accomplissement
des sombres destins,
Et ces divinités
ennemies des temples,
Des encens, des
prières et des festins,
De l’humanité
raillent les chimères,
Les vœux des
amants, la gloire des rois,
Les pères, les
enfants et les mères,
Emplissant le
monde d’un vague effroi,
Car chacun sait
qu’un jour viendra son heure,
Que, sombre
ironie ! on naît pour mourir,
Que le tombeau
est l’ultime demeure
Où tout vie qui
tombe va pourrir
Comme un fruit
mûr que cueille la tempête;
Que les vers
luisants, dans l’ombre tapis,
Attendent, viles
et répugnantes bêtes,
Leur festin, en
s’agitant sans répit !
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
dimanche 18 septembre 2016
Les Moires
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