CONTE: les trois amoureux de paulina (partie i)
I. Ce que Paulina fit faire à ses trois amoureux
Trois amis
s’aimaient d’une amitié éternelle
Et leurs trois
âmes étaient tellement fraternelles
Qu’ils se
seraient l’un pour l’autre sacrifiés.
Mais le secret
qu’ils ne s’étaient jamais confiés
Etait qu’ils
aimaient tous les trois la même femme,
Qui s’appelait
Paulina. Quand il naît dans les âmes,
L’amour fait
oublier tout ce qui n’est pas lui.
Francesco, Petro
et Carlo, la même nuit,
Ecrivirent tous
les trois une lettre à la belle
Qui ne les
aimait pas et leur était rebelle :
Au premier elle
dit de venir à minuit
A l’heure des
sceptres où plus rien ne reluit
Et de se mettre,
pour elle, dans une bière,
Caché des
mortels et de la lumière,
Au milieu de
l’église ; au second de porter
Des habits
blancs et au cimetière quitté
Le cercueil ;
au dernier, l’oreille attentive,
D’écouter, pour
qu’elle devînt sa captive,
Tout ce qui se
passerait dans le confessionnal.
Chacun, mû par
l’amour de ce front virginal,
Se hâta donc
d’aller faire sa besogne.
Petro, en
tremblant, pour plaire à sa compagne
Se mit dans le
cercueil, attendant qu’elle vînt.
Carlo, vêtu de
blanc comme un ange divin
Et le front en
sueur, pour la beauté altière
Tentait de
porter son cercueil au cimetière,
Quand Francesco
parut, qui poussa un grand cri
Epouvanté de
voir quelqu’un qui a péri
Porter sur son
épaule ainsi une bière.
Or le prétendu
mort se leva ; les trois hères
Se regardèrent,
tous stupéfaits de se voir,
Et se prenant
pour les revenants du même soir,
Perdirent la
tête, contre l’ombre luttèrent,
Et contre les
chaises et les bancs buttèrent,
Tombèrent et se
relevèrent avec un sombre bruit.
De l’autre
épouvanté et de la grande nuit,
Chacun fuyait,
cherchant la porte de l’église,
Oubliant Paulina,
de nul des trois éprise.
Ils allèrent
coucher dans leurs lits, apeurés,
Et chacun y
voulait jusqu’au soir demeurer
Terrifiés et s’appelant,
pris tous les trois de fièvre
Et ne sachant ce
qui sortait de leurs lèvres.
Ils se remirent
enfin, mais restèrent fâchés
L’un de l’autre,
car leurs secrets restaient cachés.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 10 juillet 2016
Conte: Les trois amoureux de Paulina (Partie I)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: