CONTE: POVERELLO (PARTIE IV)
IV. La mésaventure de Poverello avec l’hôtelier et
sa femme
Poverello, las de l’ombre et de la
lumière,
Voyagea tout le jour et la nuit entière
Et arriva enfin à un petit hôtel.
« Par la Vierge et le Christ mort
pour tous les mortels,
Dit-il à l’hôtelier, permettez que je
reste !
Je me reposerai et à partir serai
preste. »
« Avez-vous de l’argent ? »
« Non, mais je pars demain. »
« Cherchez fortune ailleurs, passez
votre chemin,
Je n’ai rien à offrir aux gueux de votre
espèce.
Si vous voulez rester, montrez-moi vos
pièces. »
Sa femme était enceinte et dit à son
mari :
« Laisse-le entrer, nous n’en
serons pas marris. »
Poverello alla donc s’asseoir par terre
Et se mit à manger son repas austère ;
La bonne femme le regardait et voulait
Une pisticcina dont la couleur lui plait,
Mais n’osa demander, et chose bien
affreuse,
Avorta à cause d’un pain, la malheureuse !
Son mari courroucé dit à Poverello :
« Tu vas me le payer et en
souffrir, soûlaud !
Tu seras condamné à mort, vaurien,
infâme,
Pour avoir fait perdre un enfant à ma
femme !
C’est ainsi que tu me récompenses,
faquin,
Toi, le vil portefaix errant sans casaquin !
Je t’attends à Bastia, avorteur de mères ! »
Poverello lui fit des prières amères,
Mais malgré sa douleur il ne put l’attendrir :
« Sors maintenant de chez moi,
cesse de discourir !
S’écria l’hôtelier qui rossa son hôte,
Ma femme a avorté et c’est de ta faute ! »
Et il continua sa route, bien lassé,
Et par le méchant homme injustement
chassé.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
jeudi 15 octobre 2015
Conte: Poverello (Partie IV)
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