CONTE: POVERELLO (PARTIE IIi)
Vocabulaire: Pisticcine (singulier: pisticcina): Morceau de pâte faite avec de la farine de châtaignes et frite dans de l'huile ou cuite au four.
III. Ce que le méchant frère de Poverello jura de
lui faire
Poverello, après l’incident, apeuré,
Alla voir son frère et était désespéré :
« Ah ! mon pauvre frère, tu ne
vas pas me croire,
Lui dit-il, mais une vaste géhenne noire
S’est ouverte à mes pieds, et elle a
englouti
Le bœuf et la charrue, leur travail
abouti. »
« Mes bœufs sont engloutis ?
Qu’est-ce que tu me contes ? »
« C’est ce qui s’est passé. » « Tu
devrais avoir honte,
S’écria le frère, noir pendard de voleur !
Je t’ai aidé et je t’ai tiré du malheur,
Et c’est ainsi, ingrat, que tu me
récompenses !
Sache que je ne suis pas le sot que tu
penses,
Tu ne m’abuseras pas avec tes récits !
Et qu’à me venger de toi je suis bien
décis. »
Le bon Poverello s’écria : « Mon
frère !
Pour brigander il faut que je sois
téméraire,
Mais je ne suis qu’un pauvre homme de
vivre las
Dont la femme et les fils pleurent de
faim, hélas !
Par le petit Jésus qui vient de naître
Je te jure que je ne suis pas un
traître. »
« Nous nous reverrons au tribunal
de Bastia.
Raconte autant que tu veux ton
galimatias,
Nul ne va t’écouter pour t’être
secourable. »
« Ah, mon frère ! Je ne suis
qu’un misérable !
Je ne t’ai rien volé, mais puisque tu le
crois,
Aie pitié de mes fils qui ont bien faim
et froid. »
« Non ! Tu n’es qu’un voleur.
Dans une prison sombre
Tu vas être jeté dans l’éternelle ombre
Jusqu’à ce que tu paies tout ce que tu
me dois. »
« Tu es bien injuste ; sache
que Dieu te voit !
En prison, je ne te serai point utile. »
« Je n’entendrai plus tes prières
futiles !
Sors maintenant de chez moi. »
Triste et étonné,
Le méchant frère lui ferma la porte au
nez,
Et après quelques jours, notre pauvre
hère
Fut appelé à Bastia malgré ses prières,
Embrassa son épouse en pleurs et ses
petits,
Mit dans son sac quelques pisticcine et
partit.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
mercredi 14 octobre 2015
Conte: Poverello (Partie III)
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